À bas les masques, j’aime la chanson italienne. La
mascarade peut prendre différentes formes et il ne faut pas seulement se fier
aux apparences (pensez à Naples… sa beauté est au-delà des graffiti). Comme le chante Marco Mengonie dans la chanson que je vous propose, je crois en l’homme qui a le courage d’oser
être humain. Car être humain c’est aussi la capacité de faire preuve de compréhension,
d’amour pour les autres et d’esprit de solidarité.
Esseri
umani
Mais, vous le verrez, la présente page du blogue sera moins
philosophique et aura davantage une saveur gastronomique. C’est en pensant aux
jouissances gustatives de cette étape du voyage estival de L’Autre et moi dans le Mezzogiorno
et au fait que j’étais à me cuisiner un bortsch, saison oblige, que j’ai eu le
goût de vous proposer une petite incursion musicale, non pas en Ukraine (où ce
potage est le plat national), mais pas trop loin quand même, en Hongrie. J’adore
aussi ces musiques métissées slavo-carpates – musiques hongroise, tzigane, klezmer
et pourquoi pas ajouter aussi la musique des Balkans et turque –, avec leurs
violons languissant et leurs accordéons chantant. Je l’avoue, j'ai un faible pour l’accordéon.
Je vous invite donc à écouter la chanson Hétköznapi
(qui peut se traduire par Tous les jours)du groupe hongrois Szabó Balázs. À écouter cette
chanson, cela me donne le goût de retourner à Budapest, quelle belle ville… une
de nos destinations préférées à L’Autre et à moi. Il faudrait bien que
j’en parle un jour dans mon blogue.
Hétköznapi
La Campanie
Salerne (Salerno)
Armoiries d'une famille de Cava de' Tirrene
Comme première étape, notre séjour à Naples a été bien rempli.
Pour ceux et celles qui ne l’auraient pas encore constaté, je vous invite à
aller voir les trois pages que j’ai consacrées à Naples : Jour 1 – Jour 2 – Jour 3 et à celle sur
Pompéi. Notre second camp de base
pour rayonner en Campanie a été à Salerne. Ce n’est pas la
destination la plus intéressante de la région, mais elle nous a très bien
convenus. Comme nous avons quittés Naples qu’en début d’après-midi pour s’y rendre, nous avons décidé de ne pas faire de grandes visites sur le trajet, mais bien
de prendre notre temps et de flâner en empruntant la nationale plutôt que l’autoroute
pour faire une partie du trajet. Ceci nous a amené à s’arrêter à Cava de’
Tirrene et à Vietri sul Mare. Dans le cas de la
première ville, nous sommes arrivés en pleine heure de pisolino (de la sieste).
Sa rue principale, bordée d’arcades fleuries, est très jolie et agréable, mais
déserte… une vraie ville fantôme. Nous avons juste vu un couple de jeunes
mariés (en pré- ou post-mariage !?!) en train de se faire prendre en photos par une
équipe de professionnels composée de cinq personnes avec un assortiment innombrable
d’appareils photos, caméras, spots, accessoires de maquillages et de coiffure, ventilateurs,
etc. La séance de photos de mariage, ici, c’est vraiment du sérieux. Ce n’était que le
premier de plusieurs à suivre. Vietri sul Mare était tout le contraire de la
première ville, une vraie marée de monde et de voitures (avec en prime un autre mariage).
Il ne fallait pas en être surpris car c’est ici que débute la côte
amalfitaine. Arrivée à Salerne en fin d’après-midi, juste à temps
pour que nous puissions faire un saut dans la piscine pour nous rafraîchir. Un
peu plus tard, retour vers le centre pour nous restaurer dans la vieille ville
aux ruelles tortueuses et animées. Était-ce le fait que Salerne est une cité
balnéaire, le fait que nous étions le samedi soir, le fait que nous étions au cœur
de la saison estivale, le fait que nous passions par le front de mer (le lungomare) ou toutes ces raisons, il n’en
demeure pas moins que nous avons connu un embouteillage monstre pour le retour
à l’hôtel. Cela finit tellement bien la soirée.
Cava de’ Tirrene – La rue principale bordée d'arcades, cela rappelle un peu Bologne.
Cava de’ Tirrene –
Personne pour ramasser le courrier ?
Ou bien, peur de la bête ?
Cava de’ Tirrene – Belle porte orange.
Cava de’ Tirrene – Autre belle porte.
Cava de’ Tirrene – Autre belle porte (détail)
Cava de’ Tirrene – Heurtoir.
Cava de’ Tirrene – Petite pose pour recharger les batteries.
Vietri sul Mare – Beaucoup d'immeubles de la ville ont d'imposants porches.
Vietri sul Mare – Patine d'une autre époque.
Vietri sul Mare – Vue sur la ville et Salerne (tout au fond).
Salerno – Surréalisme ou lucidité ?
Salerno – Succession d'époques.
Salerno – Galerie improvisée et temporaire.
Salerno – « Lumière d'artiste »
Une idée brillante ?
L'éclair de génie sur demande ?
Pour que la lumière soit ?
Salerno – Porte mystère.
Salerno – Écaillage transformé en bestiaire chimérique.
Salerno – Arche de porche avec voûte bleue nuit.
Salerno – Une invitation au recueillement...
... Moi aussi j'aurais dû suspendre un chapelet pour éviter le bouchon de circulation.
Sorrente (Sorrento)
Seulement trois jours pour faire le reste de la Campanie, c’est
mission impossible. Il faut donc choisir. Comme dit la chanson : Capri
c’est fini. Aussi nous avons décidé de ne pas s’y rendre cette fois-ci,
même si c’est magnifique (à y retourner j’irais au printemps ou à l’automne et
non pas en plein cœur de l’été). J’aurais dû suivre le même raisonnement pour
ce qui est de Sorrente et la côte amalfitaine (classé au patrimoine mondial de l’Unesco).
Car oui, c’était bondé. Pire, nous étions là durant le week-end. Tout Naples
voulait fuir la canicule et se rafraîchir sur la côte. Mais nous ne pouvions
pas aller en Campanie sans nous promener aux abords du golfe de Naples
et sur la côte amalfitaine. Prenant notre courage à deux mains et ayant aiguisé
notre patience (la veille au soir à Salerno), nous avons roulé vers Sorrente. Cela nous a pris une heure
quarante pour faire les 27 km entre Castellamare di Stabia et Sorrente. Comme désennuie,
L’Autre
a même eu le temps de compter au moins 340 vespas, scooters, motos ou vélos qui
nous ont dépassés en se faufilant entre les voitures quasi stationnaires ou
roulant à pas de tortue. Ah les vacances à la plage, j’adore !?!
Une fois rendu à Sorrente, il fallait trouver où stationner. Encore 30 minutes
de perdues à nous fourvoyer avec une signalisation routière contradictoire, à
prendre un sens unique à l'envers (la signalisation indiquait d’aller
à gauche sur un sens unique vers la droite ?!?), à convaincre L’Autre,
qui n’avait pas le plan de la ville, que comme copilote, j’avais une meilleure
orientation que lui (surtout avec les différents guides et plans en mains). Bon,
nous y étions enfin. Que la visite commence…
Bienvenue à Sorrento.
Bord de mer vu du haut de la falaise.
Cloître du couvent de San Francesco, où...
... nous avons visité une exposition temporaire du photographe Raffaele Celentano.
Photos de Raffaele Celentano.
Avez-vous remarqué Venise ?
Petit instant de repos.
Autre exposition d'œuvres de marqueterie fine.
Carré de Sorrento
Positano
Nous devions poursuivre notre itinéraire. La prochaine étape était
la côte amalfitaine. Nous anticipions une circulation dense, des
embouteillages, mais ce ne fut pas le cas. Mais si nous voulions arrêter pour
prendre des photos ou contempler le paysage, tous les espaces disponibles pour
garer la voiture (et voire les impossibles) étaient tous pris. La seule
chance, que nous ayons eue, aura été de ne pas suivre un bus ou un camion (nous
voyions dans l’autre sens de la circulation ce que cela pouvait représenter). Notre
premier arrêt sur la côte aura été Positano.
Nous avons osez nous rendre le plus près possible du centre de la ville pour
trouver à nous stationner et cela a été payant, car nous avons déniché un espace
miraculeusement bien placé. Une fois que nous ayons commencé à nous promener
dans la ville, j’ai été surpris de constater que je ne reconnaissais pas le
lieu. J’avais vis-à-vis Positano, la même amnésie passagère que L’Autre
avait eue à Sorrente. Il me disait : « Regarde, c’est la rue de la pâtisserie où nous allions acheter les
croissants… et par là, le chemin pour nous rendre à la plage ». À Sorrente, c’est moi
qui lui rappelais les repères équivalents. Dans le fond, L’Autre et moi nous nous
complétons et nous voyageons tellement bien ensemble. Nous avons passé qu’une
heure ou deux à Positano, mais nous avons pris le temps de nous rafraîchir en
dégustant café glacé et sorbet au citron sur une très agréable terrasse.
La plage de Positano
Autre vue de la plage
Positano regorge de galeries d'art très intéressantes où la prise de photos est interdite.
J'ai quand même enfreins la règle pour vous montrer un des styles de tableaux (à inspiration locale) largement proposés. Ce n'est pas votre tasse de thé ? Ne vous en faites pas car l'offre est très variée... Vous arriverez bien à trouver la perle rare.
Même sur la côte amalfitaine on ne peut se passer de Venise.
Pour le jaune de la porte.
Pour petite pose à l'ombre et bien fraîche... Délicieux !
Amalfi
Ancienne république maritime italienne (à l’instar de Pise, Gènes
et Venise, ses rivales) Amalfi vit dans le souvenir de sa splendeur passée,
lorsqu’elle imposait sa loi à toute la Méditerranée (au Xe siècle,
mais son déclin débuta dès le XIe siècle avec la montée en puissance de Gènes et de Venise). Aujourd’hui, Amalfi est surtout connue
et appréciée comme station balnéaire et dispute à Capri et à Positano la
préséance comme lieu de vacances.
Autres temps, autres mœurs et à chacun sa relique.
La république d’Amalfi a fait des pieds et des mains pour mettre la main sur les
reliques de Saint André. Aussi, la visite du Duomo et du musée
diocésain est impérative pour pouvoir comprendre l’importance de cette petite
ville (6 000 habitants) et apprécier sa richesse historique et culturelle,
notamment en ce qui a trait à l’art sacré. Nous avons encore une fois
été conquis.
En route vers Amalfi.
La Cathédrale d'Amalfi –Duomo di Amalfi ou Cattedrale di Sant'andrea Bâtie au XIe s., elle fut remaniée en 1203 puis en 1731.
Couloir à colonnade entre la cathédrale, le campanile, le cloître du Paradis et la chapelle du Crucifix.
Détail de la porte en bronze du portail principal, fondue à Constantinople en 1066, est l'œuvre de Siméon le Syrien.
Le Duomo – détail du chœuravec le tableau de Saint André.
Le Duomo – autre détail.
Le cloître du Paradis – servait de nécropole pour les familles riches d'Amalfi avec son péristyle soutenu par 120 colonnes de style arabisant.
Le cloître du Paradis – fresque ancienne.
Le cloître du Paradis – mosaïque I
Le cloître du Paradis – Détail de la chaire byzantine de la cathédrale (1174 – 1202) avec des décorations en mosaïque de l'école de Cosmates.
Le cloître du Paradis – mosaïque II
Chapelle dans le cloître du Paradis – Christ Pantocrator.
Chapelle dans le cloître du Paradis – Christ Pantocrator (détail)
Chapelle dans le cloître du Paradis – Fresque de Roberto d'Oderisio (de l'école de Giotto – XIVe s.) qui représente au centre le Christ, la Vierge souffrante, Saint-Jean, Marie-Madeleine, les soldats et, en haut, l'ange qui prend en charge l'âme du bon larron.
Chapelle dans le cloître du Paradis – Détail d'un putto.
Le cloître du Paradis – Bas-relief.
Un peu plus et on se croirait à Séville ou à Marrakech.
La basilique du Crucifix – aujourd'hui le musée diocésain – était l'ancienne cathédrale d'Amalfi.
La basilique du Crucifix – Aperçu des fresques.
La basilique du Crucifix –
fresque décorative I
La basilique du Crucifix –
fresque décorative II
Musée diocésain – Beau travail d'orfèvrerie. C'est dommage, je n'ai pas pris de photos des deux plus belles pièces du trésor : la Mitre de la famille d'Anjou (fin du XIIIe s.)et un calice (XIVe s.)
La Crypte – C'est le cœur d'Amalfi, car c'est ici où sont gardées la tête et les reliques de Saint-André. Elle date de 1253, mais a été rénovée au XVIIe s. en style baroque avec des fresques au plafond représentant des scènes de la Passion du Christ.
La Crypte – détail des riches et élégantes décorations en stuc.
La Crypte – Statue de Saint-André (1604) Michelangelo Naccherino (élève de Michel-Ange) (Florence 1550 – † Naples
1622)
La Crypte – décoration de marbre polychrome.
La Crypte – Croix de Saint-André
La Crypte – Saint-Laurent
En route pour son dernier repos.
C'était l'heure de l'apéro... de l'Aperol Spritz !
Ravello
Un de mes villages préférés d’Italie et l’endroit de rêve quand on
veut séjourner sur la côte amalfitaine (ce sera pour une autre fois… peut-être
!?!). Je tenais à y retourner car je voulais profiter de la vue du site et de l’ambiance,
comme l’a dit Charles Baudelaire
dans son poème L’Invitation au voyage :
« Là, tout n’est qu’ordre et beauté.
Luxe, calme et volupté. »
Pour sa part, Diane Tell
dit dans sa chanson Si j’étais un homme, que je te ferais construire une villa à
Bergame. Si j’avais à choisir, j’opterais pour Ravello. C’est vous dire comme
cet endroit est magique pour moi. Dans le fond, je suis un romantique
introverti.
Trêve de plaisanteries, ce voyage en n’était pas un de noce, mais
cela ne nous a pas empêché de faire bombance au Palazzo Avino et ce deux
fois plutôt qu’une. En effet, L’Autre voulait m’inviter à souper
dans la principale salle à manger de ce magnifique palais, mais comme nous n’avions
pas de réservation pour le soir même, nous avons dû réserver pour le lendemain
soir. Mais tant qu’à être sur place, il a dit que nous pourrions manger sur la
terrasse belvédère. Ce n’était vraiment pas un prix de consolation, loin de là.
Au moment de retourner à l’hôtel, le charme de la soirée a vite
disparu, quand L’Autre a décidé de prendre le chemin vers l’autoroute tel qu’indiqué
sur le panneau routier plutôt que de suivre mes consignes. Nous avons donc eu
droit à un détour de 20 km sur des petites routes de montagne. En prime et vers
minuit, nous avons été pris dans un autre embouteillage (40 minutes pour faire
6 km), car la route traversait un petit village en pleine fête du saint local. Hors
de question d’arrêter et de festoyer avec eux. Le lendemain soir nous revenions
à Ravello pour notre souper gastronomique… je suis sans mots car encore transporté par l’émotion de cette expérience gustative, mais mon petit côté sadique veut vous rendre un peu envieux en vous présentant les photos (même si pour
certaines floues) de plusieurs des plats que nous avons savourés. Le retour à l’hôtel
ce deuxième soir a été nettement plus rapide et sans embûches.
L'été à Ravello...un plaisir pour tous les sens.
À coup sûr, l'arbre le plus photographié de Ravello.
Détail de la porte en bronze du duomo, due à Barisano da Trani (1179)
Il y a de tout pour tous.
Même des miroirs pour une autophoto.
Ça c'est une terrasse avec vue.
Palazzo Avino
Un bar chic, accueillant et chaleureux.
Le panorama de la terrasse de la villa où nous avons mangé le premier soir...
Pour L'Autre– Salade Caprese.
Pour moi– Proscuitto avec accompagnement mixte.
Pour L'Autre– Calmar.
Pour moi– Tagliatelle aux fruits de mer.
J'ai tellement apprécié, que je me suis même laissé prendre en photo par L'Autre. Santé !...
Magnifique rosé pour accompagner un si bon repas.
Le lendemain– Prise II pour un autre magnifique repas... Menu Degustazione 'Il Mare'
Pour moi–La 'Mia' Pasta alle Vongole Veraci ('Mes' pâtes aux palourdes) Raviolis aux palourdes, ail, huile, poivron et tomates cerise Piennolo
Pour L'Autre– Aubergine avec truffes.
Pour L'Autre– Canard servi selon trois façons.
Pour moi– Je ne me souviens plus, mais c'était très bon.
Pour moi– Pêche avec sorbet à la basilique
Pour L'Autre– Délice aux trois chocolats
Pour les deux – Circuit découverte des saveurs.
Pour moi–L'Astice Reale (Homard royal) servi avec une sauce tomate San Marzano, bufala crémeux, aubergine confite et sa bisque aromatisée
Pour moi–Il Baccalà (Morue) servie avec un gaspacho de tomate San Marzano, granité de câpres et ricotta grillé
Quelques douceurs en fin de repas pour aider à avaler l'addition... surtout que c'est L'Autre qui voulait m'inviter, mais c'est moi qui a ramassé la facture.
Paestum
Je cherchais une raison pour inciter L'Autre à retourner visiter l'un des plus beaux sites archéologiques de l'Italie du Sud, celui de Paestum, avec ces trois temples grecs probablement les mieux conservés au monde et qui restituent la physionomie d'une colonie de Grande-Grèce. En préparant le voyage et via mes recherches sur le net, j'avais vu qu'il y avait un important centre commercial d'outlets tout près. Il n'en fallait pas plus pour le convaincre. Aussi, après la visite du site, nous avons passé une heure ou deux à faire du shopping. L'Autre était aux anges, car il a acheté trois paires de chaussures. Seule déception de mon côté, le musée était fermé car jour de relâche.
Temple d'Athéna (dit temple de Cérès).
Vue d'ensemble d'une partie du site avec le Temple d'Athéna au fond.
Détail du Temple d'Héra II (dit temple de Neptune)
Temple d'Athéna (dit temple de Cérès).
Temple d'Athéna (dit temple de Cérès).
Un concert tentant, mais le lendemain de notre départ.
Temple d'Héra II (dit temple de Neptune) à l'avant plan et le Temple d'Héra I (dit le temple de la Basilique).
Probablement les meilleurs cafés de notre voyage, servis sur une table représentant la célèbre mais énigmatique fresque avec la scène du plongeon.
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