Quitter Swakopmund a été une chose facile, retrouver accès à Internet
pour vous conter la suite fût une toute autre histoire. Nous nous sommes
engagés sur la route côtière en prévision de faire les 380 km en passant par le
célèbre parc national de la Côte des Squelettes, où nous attendaient les épaves
navales, animales et… de tout notre périple sur cette côte dans le brouillard,
le crachin, d’une durée de cinq heures, nous n’avons vu que cinq épaves : deux
de bateaux, un derrick de l’époque de la rue vers l’or noir, des cadavres de phoques et l’incontournable,
majestueux et impressionnant vestige qui nous attendait à Terrace Bay : notre
chambre d’hôtel (le meilleur de la place – déjà payé en formule souper,
coucher et petit-déjeuner pour seulement 148 $) – SURPRISE 1.
Entrée dans la chambre : 15 h 42.
Sortie de la chambre : 15 h 47.
Pour le reste, il y a Master Card. Vous comprendrez que L’Autre
n’avait pas aimé le décor champêtre rustique, façon camp de bûcheron ou cabane
de pêcheur, et la non-présence de chauffage central dans la chambre. Il y avait
même un balai et un seau à l’entrée pour accueillir Cendrillon.
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Épave du Zeila (2008). |
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Épave du Benguela Eagle (1975). |
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La traversée des portes de l'enfer du Skeleton Coast Park. |
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Km 10 : rien à voir. |
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Km 250 : Toujours rien à voir. |
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Reliquat de phoque dans l'aire de pique-nique. |
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À la recherche du pétrole dans une mer de solitude. |
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Le temps fait son travail : dentelle de derrick. |
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Bienvenue à Terrace Bay... |
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... Bye, Bye Terrace Bay ! |
L’Autre – Si je veux du champêtre rustique à odeur de varech,
je préfère de loin me louer une cabane de pêche aux petits poissons des chenaux
à Sainte-Anne-de-La-Parade, ce serait sûrement plus joli, propre et chauffé. Cessons
de taquiner mon poulamon, on part d’icitte. Il faut faire vite, car il nous
reste qu’une heure trente-six minutes de clarté. Mon navigateur, sans broncher
tel un GPS, me refait un calcul d’itinéraire, vers un ailleurs qui pourra nous
héberger pour la nuit. Je promets d’obéir, à la lettre, à toutes ces
directives. Je roulerai rapidement (ce qui veut dire très très rapidement – dixit Camilo Mondo), mais sans toutefois chirrer
dans la guernotte. C’est un
engagement !
Retour à moi – Mais où aller
dans ce vaste pays avec quasi aucune âme qui vive à des centaines de kilomètres…
Comment pensez-vous que je pourrai trouver un hôtel, voire un Lodge de luxe, pour la pitoune, soit L’Autre, avant la
noirceur ? Il nous faudra au bas mot rouler 215 km pour revenir en terre
habité. Aussi, il ne faut pas oublier que la guérite du parc ferme à heure
précise. Comme j’ai pris ma décision et je sais où je vais, je ne ressens pas
le besoin de l’informer des détails. Il a dit qu’il ferait tout ce que je lui dirais
et ce sans mot, eh ben, j’en profite !!!
En passant, aussitôt sorti du parc des squelettes voilà que le soleil
revient au beau fixe pour nous fournir un panorama en cinémascope (fini l’enfer
des squelettes et du paysage morne, pensions-nous). Pas le temps de prendre des
photos, car elles seraient trop floues à cause de la vitesse excessive à laquelle
nous roulons. Avez-vous déjà essayé de rouler à 130 km/h sur une route de
gravier sinueuse avec plein de ravines et de passages à gué ?
À l’intersection majeure (il faut le dire vite), nous avions déjà
parcouru 150 km depuis notre lieu de fuite. C’est déjà ça de gagner. La
pénombre commence et une décision doit être prise. Devons-nous tourner à gauche
pour aller faire le plein de carburant (réservoir à ¼ - SURPRISE 2), un détour de 100 km (aller-retour) ou bien à droite
pour se rendre, avant la noirceur, à l’hôtel que j’ai choisi à (75 km encore de
route) ? Je lui dis de tourner à droite. Nous roulons à tombeau ouvert jusqu’au
moment où L’Autre aperçoit l’annonce d’un Lodge, le Damaraland. Il me demande: " On ne tourne
pas à droite ? " " Oh que non ", lui répondis-je… car je lui mentionne à ce moment
que nous nous rendons au Mowani Mountain Camp lieu de notre
réservation du lendemain. Je crois que cela l’a découragé et qu’avoir su, il
aurait tourné à gauche à l’intersection précédente pour aller faire le plein. Je
lis dans son visage que son anxiété est au comble. Il me le manifeste d’ailleurs
en allumant les phares du véhicule et en devenant aphone, sans fun.
Deux intersections plus loin, nous sommes presque rendus au Lodge… mais je vous rappelle que nous n’avons
pas de réservation pour cette nuit-là. J’aurai besoin de faire des beaux yeux
ou des bassesses pour trouver à nous loger enfin pour la nuit. Guérite du Lodge : le beau préposé, torse nu,
nous intercepte et nous immobilise de son large sourire aux dents blanches.
Après plusieurs échanges par Talkie-Walkie avec la réception, il décide enfin
de nous laisser passer. Il n’y a pas Internet, mais pour les besoins de la
cause, nous avons priorisé la chambre. Dès la vue du Lounge et de la salle à manger, L’Autre est revenu à la
vie. C’est fou comme un peu de luxe vous remonte le canadien. Pour cette nuit,
nous aurons une chambre avec une vue, mais nous devrons changer de chambre le lendemain
pour celle qui nous était attribuée initialement. En fin de souper, le gérant
nous informe que finalement nous n’aurons pas besoin de changer de chambre – SURPRISE 3. C’en est assez pour les
surprises aujourd’hui, bonne nuit !
Quelle aventure !
RépondreEffacerCamil, je ne te l'avais pas dit mais quand je t'ai aidé à bâtir ton blogue, j'avais 'remarqué' que cet hôtel était un peu crado mais je pensais que tu voulais ajouter un peu d'exotisme dans votre voyage. Je me suis dit, vont-ils apporter leur canne à pêche ??? Vont-ils se mêler aux autochtones ? Je vois que j'avais tort et que tu n'avais pas vu les mêmes photos que moi... je ne vous referai plus jamais le coup, croyez-moi. Moi qui pensais qu'il fallait toujours se mêler de ses affaires... Pardon !!!
Linda XX
Je le savais très bien, mais je voulais ajouter un peu de piquant et une leçon d'humilité dans nos dépenses somptueuses.
EffacerL'Autre de répondre... Haute trahison !!!
Bye,
Camil