Lever du jour sur le canyon. |
Au lever du jour, nous nous sommes éveillés avec un canyon qui
sommeillait encore. Mais en quelques minutes à peine, il s’est coloré au gré
des premiers rayons de soleil. L’air était encore fort vivifiant pour se rendre
de notre chalet à la salle à manger, et je me sentais tout de même un peu
fragile de l’estomac. Il faut ici mentionner que le repas d’hier soir était
particulièrement savoureux quoique sans grande gastronomie et flafla dans la
présentation. Après déjeuner, nous allions partir à bord de la jeep du Lodge
parcourir les méandres nombreux de ce canyon encore sauvage.
Le ranger est venu nous confirmer que nous partions comme prévu à 8 H.
Il avait pris soin de placer à bord, des couvertures, des serviettes pour après
la baignade en rivière et bien sûr l’essentiel, notre choix de drinks pour le
lunch du midi. Un trajet de 27 km promettant un brasse-camarades épique.
Vire à gauche, vire à droite, la tête secouée et puis une accalmie… et
ça repart, vire à gauche, ça monte et descend à en perdre toute direction.
Finalement cet état devient presque insupportable… Fuck le décor
émerveillant autour, on en vient à prier pour en finir une fois pour toute,
mais dans un élan d’espoir, on tente de se stabiliser un peu… car voyez-vous on
est à craindre le pire… le renversement… Ouf ! Une accalmie dans un silence
quasi maculé… Je savoure le moment que je pressens bref… je dirais plutôt le
chant du cygne avec un peu de recul…
Finalement, l’aventure se transforme radicalement… c’est le renversement
complet… les flots et remous de la rivière ne sont rien en comparaison… en
quelques secondes, ma vie bascule et dans une faiblesse extrême, je réalise que
sans aucune retenue, tous mes efforts pour me raccrocher à la vie sont vains… Puis
une seconde secousse, ça y est! Je m’abandonne au destin… je n’en puis plus… comme
si cela n’était pas assez, un troisième chavirement, mais cette fois, je
ressens un apaisement…
Mais où est-il donc en ce moment L’Autre, avec qui je voyage ? Ah ! Il est
tout juste à côté, tout aussi désemparé mais tout de même moins amoché. Il me
dit partir et revenir avec du renfort.
Au bout de quelques minutes, alors que je me remets de mes émotions, L’Autre
arrive avec un seau rempli d’eau chaude et une serpillière et en moins de deux,
il a tout ramassé mon souper d’hier soir
qui gisait sur le plancher du chalet. Fort heureusement puisque L’Autre
avait tout réaménagé le chalet en arrivant, la peau de zèbre déposée sur le
plancher a été sauvée du dégât. Vous aurez donc compris qu’en fin de compte,
nous avons dû annuler notre excursion matinale à cause de mon malaise.
Nous avons donc passé la journée étendus, moi dans les couvertures
douillettes du lit et L’Autre sur la terrasse au soleil
pour se la griller en contemplant de loin ce canyon renversant.
Moi dans les couvertures douillettes du lit. Photo : L'Autre. Tous droits réservés. |
En fin de journée, après avoir tenté de s’expliquer la raison de ce bouleversement
intestinal et gastrique, la seule conclusion tirée est probablement une
réaction psychotique à un hébergement inférieur à 5 étoiles.
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L’Autre – Il fait dire que comme tenu dans la grande précarité
du principal rédacteur de ce blogue, il a pris le contrôle du présent chapitre !!!
Pôôôôvre Camil!
RépondreEffacerTu comprends enfin mes fréquents désarrois. Désolée que vous ayez manqué une excursion mais... la gourmandise et le goût du 5 étoiles ont un prix.
Bonne suite de voyage.
Merci à l'Autre de prendre la relève pour nous informer de l'état du "pôvre" Don Camilo, malade de tous les outrages d'un lodge de "classe moyenne"...
RépondreEffacerBlague à part, rétablis-toi bien Camil, tu es entre bonnes mains avec Luc, qui sait y faire avec les éclopés (j'en sais quelque chose)...
Bisous à vous deux
Linda