dimanche 22 décembre 2013

Splendore a Venezia – 19 décembre 2013


Venise est pour moi le Paradis sur terre. D’ailleurs, je ne m’en souhaite aucun autre après mon trépas. Aussi, comment ne pas être meilleur client pour une exposition sur la Sérénissime ! J’ai couru à Londres (en décembre 2010), spécialement pour aller voir une exposition sur Canaletto et ses rivaux. J’ai mis de la pression sur L’Autre pour que nous allions voir l’exposition Guardi, au Museo Correr de Venise, lors de notre dernier séjour pour le Carnaval, en février dernier. J’ai aussi passé le plus clair de mon temps (et celui de L’Autre) dans les salles italiennes de la National Gallery of Art de Washington, en juin dernier. Pourquoi ? Mais pour voir la peinture italienne, mais surtout pour voir Venise à partir des tableaux des meilleurs vedutistes et amoureux de celle-ci (Canaletto, Carlevarijs, Guardi, Bellotto, Turner, etc.). Aujourd’hui, ces peintres seraient des paparazzis épiant et saisissant, sous toutes ses coutures, les moindres secrets de la plus belle… Venise. De façon plus prosaïque, ils produiraient ou vendraient des cartes postales que tout cartophile avisé collectionnerait sans ambages.

MBAM : Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768)
Le Bucentaure au Môle le jour de l'Ascension (détail).

Et après cette introduction, quoi penser de l’exposition du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) Splendore a Venezia Art et Musique de la Renaissance au Baroque dans la Sérénissime. Laissez-moi encore quelques minutes pour y réfléchir. Mais d’entrée de jeu, c’est un défi que de vouloir réinventer la muséographie d’une exposition. Amalgamer l’histoire de la musique et l’histoire artistique et picturale d’une ville comme Venise lors d’une même exposition, cela relève du défi, de l’exploit. Pourquoi ? Mais parce que c’est comme essayer de définir la conscience (petite pensée ici pour mon ami Gérard)… c’est tout et rien à la fois… c’est une plénitude en-soi… c’est ce qui différencie l’Homme de la Bête (et encore !). Les Beaux-Arts et la « belle » musique sont là pour nous faire vibrer, nous transcender. C’est ma quête du nirvana. Et quel état de sérénité suprême, si cela se passe dans la Sérénissime !

Giambattista Tiepolo (1696-1770) - Le couronnement de la Vierge (détail).
Giambattista Piazzetta (1683-1754)
Le chanteur.

Comme vous le savez, j’ai lu le catalogue de l’exposition avant d’y aller avec mon ami Jean. À part mon commentaire sur le mot de bienvenue des deux coprésidentes de l’Association des bénévoles du MBAM, j’ai beaucoup aimé celui-ci. Très instructif et beaucoup plus explicite que la visite de l’exposition. Car le mariage de la musique avec les Beaux-Arts n’était pas aussi évident dans les salles que dans l’argumentaire érudit étoffant cette exposition. Pire, le CD thème pour accompagner l’exposition ne propose pas d’œuvres vraiment intéressantes (j’ai dix fois mieux dans ma propre discothèque) et l’audioguide (oubliez ça ! – J’y reviendrai !). Afin de vous préparer pour votre visite de l’exposition et vous mettre dans l’atmosphère musicale de cette époque (entre le Renaissance et le Baroque), je vous propose une liste chronologique (parfois commentée) des principaux compositeurs vénitiens qui ont marqué l’histoire musicale de la ville :

1.   Adrian Willaert (1490-1562) : Flamand d’origine, né à Bruges, il devient maître de chapelle à la Basilique Saint-Marc. Surtout connu pour ces motets et madrigaux (Le Vieux Letrose), on lui attribue la création de l’école vénitienne (entre 1550-1610).

Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768)
Intérieur de Saint-Marc, Venise.
2.   Andrea Gabrieli (1535-1585) : Élève de Willaert, il devient organiste à la Basilique Saint-Marc (en 1566). Il a aussi beaucoup composé de motets, de madrigaux et de musiques sacrées (Psaume 130) et vocales.
Bernardo Strozzi (1581-1644)
Musiciens ambulants (détail).
3.   Giovanni Gabrieli (1554-1612) : Encore plus célèbre que son oncle, organiste lui aussi à Saint-Marc, il a été une figure importante dans la transition entre la musique de la Renaissance et la musique baroque. Il a été l’un des compositeurs les plus réputés d’Europe et particulièrement pour le style concertant polyphonique et pour ses sonates, œuvres sacrées et vocales.
4.   Giovanni Bassano (1558-1617) : Cornettiste, il fut l’un des grands acteurs du développement de l’ensemble instrumental de la Basilique Saint-Marc. Principalement connu pour ses motets et ses concerts ecclésiastiques (Fantaisie à trois voix - VI), dans le style polychoral vénitien.
5.   Claudio Monteverdi (1567 – 1643) – Peut-être le meilleur madrigaliste italien, sinon Vénitien, il est aussi considéré comme l’un des créateurs de l’Opéra, avec la création de L’Orféo (1609), premier chef-d’œuvre du genre.
6.   Tomaso Albinoni (1671-1751) : Violoniste et compositeur, il a été maître de chant à la Basilique Saint-Marc. Il a composé près de 80 opéras, une trentaine de cantates, mais c’est son œuvre instrumentale qui nous est parvenue (Concertos pour hautbois et violon). Par ailleurs, L’Adagio d’Albinoni n’a pas été composé par lui, mais bien par Remo Giazotto (en 1958 – Oui ! Oui !), qui l’a composé à partir d’une sonate perdue d’Albinoni. Le thème de cet adagio se retrouve néanmoins dans plusieurs œuvres musicales du XVIIIe s. Ciel ! Cela me rappelle le fameux concert Mort à Venise avec la « fanfare bavaroise », d’octobre dernier à la salle Bourgie du MBAM.
Wikipedia :
Caricature de Vivaldi
par Leone Ghezzi.
7.   Antonio Vivaldi (1678 – 1741): Il Prete Rosso (Le Prêtre Roux). Virtuose du violon et un des plus importants compositeurs de la période baroque. Il a excellé dans la musique instrumentale et la musique lyrique (œuvres sacrées, opéras, etc.). Il est à l’origine de la célébrité des concerts de la Pio Ospedale della Pietà, où il a été maître de violon. Jean-Jacques Rousseau, fasciné par la beauté de leurs voix, a écrit dans ses Confessions : « Je n’ai pas d’idée de quelque chose d’aussi voluptueux et émouvant que cette musique, la richesse de l’art, le goût exquis de la partie vocale, l’excellence des voix, la justesse de l’exécution, tout dans ces délicieux concerts concourt à produire une impression telle, que je suis d’avis qu’aucun cœur ne puisse y résister ». Les Quatre Saisons est son œuvre la plus connue, mais aussi l’une des plus connues du répertoire classique, tous compositeurs confondus. Mais je vous suggère aussi d’écouter son Stabat Mater (aussi émouvant que celui de Giovanni Battista Pergolesi (1710-1736), compositeur napolitain de la même époque, mort de tuberculose à 26 ans... un autre petit Mozart !), son Nisi Dominus et son Crucifixus. La version de l’Ensemble Matheus de ces trois œuvres est une pure musique céleste… pour un avant-goût, cliquez ici ! On peut aussi faire un cocorico (comme aiment si bien le faire nos cousins français), car la chaleureuse et merveilleuse Marie-Nicole Lemieux y est particulièrement en forme.



8.   Vous savez, moi, les Quatre saisons de Vivaldi, j’en ai un peu soupé. On a entendu cette œuvre moult fois et ce, à toutes les sauces, à souhaiter devenir sourd. À Venise, c’est une des attrapes tou-tous, que l’on interprète à toute vitesse (je ne l’avais jamais entendue jouer aussi vite !!!) à tous les soirs dans la Chiesa di San Vidal (près du Ponte dell’Academia). Ce n’est pas l’œuvre qui n’est pas belle, mais bien comment on l’interprète et ce que l’on en fait. Heureusement, il n’y a pas que du mauvais… et parfois, il y a même du génie. Pour vous en parler, acceptez que je vous raconte un rêve que j’aurais aimé faire. Lors de mon dernier séjour à Venise, j’allais prendre un Spritz ou un café au Caffè Florian (selon l’heure que vous choisirez) et là, assis pas trop loin de ma table, il y a Antonio, Philip et Arvö en pleine discussion avec une quatrième personne. Mais, que font mes vieux potes avec ce mec, que je ne connais pas ? Comment se fait-il que je n’ai pas été averti, voire invité ?!? Je les sens fébriles, comme s’ils étaient sur le point d’exploser dans un élan créatif. Que devrais-je faire ? Aller les confronter !?! Empêcher cette jam session mentale ?!? Je me décide et je vais à leur rencontre. Surpris, mais ravis de me voir, mes amis me présentent à Max et celui-ci, voyant que j’ai avec moi un magnétophone, me tire par la manche et m’entraîne avec le reste du groupe sur la Piazza San Marco, où l’on court de l’autre côté, pour monter sur la scène du Caffè Lavena (moins connu, car dans l’ombre du précédent – même s’il est du côté plus ensoleillé de la place) et prendre possession des instruments, laissés là par les musiciens. Et là, se produit un miracle, que j’aimerais vous faire écouter… Les Quatre saisons (de mon ami Antonio Vivaldi) réinventées (certains diraient recomposées) par mes amis Philip Glass et Arvö Part, mais dans les faits, par mon nouvel ami, Max Richter


Je reviens au présent. 
Vous voulez avoir une émotion en visitant l’exposition Splendore a Venezia !! Ne prenez pas l’audioguide (mal foutu et sans narration, dont les numéros de référence sont quasi invisibles dans les salles et qui ne fonctionne que de façon intermittente !!), de toute façon, la même musique joue dans les salles sans que vous ayez besoin de mettre des écouteurs. Téléchargez plutôt ces 4 saisons recomposées et apportez votre iPod, iPad, iPhone ou un équivalent et débutez votre visite. Créez votre atmosphère (on y reviendra plus loin) et magnifiez dans votre esprit la qualité des œuvres que l’on vous propose.

9.   Pour celles et ceux qui n’aiment pas la musique classique et la poussière des musées, je vous propose à la place une petite visite rapide dans Venise, accompagnée d’une musique plus contemporaine et Pop, avec la belle voix de la jolie chanteuse italienne Giorgia, dans « E’ L’amore che conta ».

Bon, vous ne pourrez pas dire que je ne vous aide pas dans votre choix d’ambiance musicale pour apprécier l’exposition du MBAM. Il y en a pour tous les goûts, car ceux-ci ne sont pas à discuter. Assez pour la musique ! Et maintenant, quoi dire sur les œuvres picturales et les instruments de musique de l’exposition. Pour les derniers, je n’ai rien à dire, car je n’y allais pas pour ça ! Autant j’ai été prolixe sur la musique (et probablement plus que dans l’exposition elle-même !?!), je serai en réaction laconique dans mes propos sur la partie beaux-arts de l'exposition. À un tel point, qu'il n'y en aura pas !... car une légende ajoutée à une photo vaut bien plus que mille mots.

Jacopo Comin (1518-1594) - Le Concours entre Apollon et Marsyas (détail).

Giambattista Tiepolo (1696-1770) - Le menuet.

Giovanni Busi, dit Cariani (1485-11547) - Le joueur de luth (détail).

Luca Carlevarijs (1663-1730) - Le palais des Doges et le Grand Canal, Venise. 
 
Francesco Guardi (1712-1793) - Vue du Grand Canal et du Pont du Rialto, Venise. 

Francesco Guardi (1712-1793)
Vue de la place Saint-Marc montrant la Basilique et le Campanile (détail). 

Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768)
Saint-Marc et la tour de l'horloge (détail).

Giambattista Tiepolo (1696-1770)
Apelle peignant le portrait de Campaspe (détail). 
Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768)
Venise : La fête de Saint-Roch.
Venise : La fête de Saint-Roch (détail).
Venise : La fête de Saint-Roch (détail).







Venise : La fête de Saint-Roch (détail).

Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (1697-1768)
Le Bucentaure au Môle le jour de l'Ascension (détail de la galerie du Palais des Doges).

Finalement, est-ce que j’ai aimé l’exposition Splendore a Venezia ?
OUI, mais je trouve que le mariage beaux-arts et musique ne s’est pas révélé aussi convainquant que je l’aurais souhaité. Initialement, le projet avait été entrepris avec le Musée de la musique à Paris. Les aléas ont fait que ce dernier s’est retiré du projet, qui a été poursuivi seul, par le MBAM. Est-ce là la raison pour laquelle je suis demeuré sur ma faim, du côté musical ? Peut-être ! Le mélange des deux genres a produit une exposition, que je qualifie d’atmosphère. Ce n’est pas négatif, loin de là. Dans les faits, ce qui est important est davantage l’émotion que l’on ressent lors de sa visite, que l’érudition recherchée par un quelconque exégète de Venise ou de la musique italienne, de la Renaissance au Baroque. Pour faire plus simple, ma vieille cousine Arletty dirait : « Atmosphère ! Atmosphère ! Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » Et moi d'ajouter : « Venise ! Venise ! Que Venise m’en mette plein la gueule ! »

Aperçu d'une des salles de l'exposition au MBAM.

Gondole de Guy Laliberté -
Quand on a tout, pourquoi pas aussi une gondole (détail).

Jacopo Bassano (1510-1592) - Les Noces de Cana (détail).
Je vous laisse sur cette photo, car le vert de la nappe m'invite à débuter la lecture de mon dernier achat :

jeudi 12 décembre 2013

Prague – 6 au 10 décembre 2013

Pour se mettre dans l'atmosphère des Fêtes !

Accompagnement musical

Faire un choix musical pour se mettre dans l’ambiance de Prague est un exercice difficile, car le choix est très grand, voire trop grand. Prague a toujours été une capitale musicale. Tous les grands compositeurs classiques y ont vécu ou y on fait un détour. À tout seigneur, tout honneur, et pourquoi ne pas débuter avec un des compositeurs tchèques le plus célèbre, Bedřich Smetana (1824 – 1884), avec son poème symphonique Vltava (La Moldau) ou avec un contemporain de celui-ci, Antonín Dvořák (1841 – 1904), et sa célèbre Symphonie du Nouveau MondeComme je vous le disais d'entrée de jeu, Prague a aussi accueilli plusieurs compositeurs et non les moindres : Beethoven, Liszt, Chopin, Berlioz, etc. Le plus célèbre d’entre eux étant sûrement Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791), qui a joué pour la première fois à Prague l’un de ses plus célèbres opéras : Les Noces de Figaro (1786), inspirée de la pièce de Beaumarchais, de même que créer, en 1787, l’opéra Don Giovanni au Théâtre des États (où nous sommes allés à l’opéra, on y reviendra plus loin)… Que la musique commence et bienvenue à Prague !

La première fois que L’Autre et moi sommes allés à Prague, cette ville Reine du baroque au XVIIIe s., c’était en 1995 ou 1996. À cette époque, la ville renaissait et s’ouvrait à l’extérieur. Le tourisme, quoique déjà présent dans celle-ci, n’était pas ce qu’il est devenu aujourd’hui. En effet, L’Autre y est retourné, il y a trois ans et me disait à son retour que la ville avait un peu perdu de son charme enivrant, que la belle Reine avait succombé au mercantilisme et à la mondialisation. C’est un peu le même parallèle que je faisais suite à mes visites consécutives à Berlin (et particulièrement à Berlin-Est). Nous, Nord-Américains de notre génération, avons une vision biaisée ou altérée de l’Est de l’Europe et de l’effet du Mur de Fer sur ces populations. Je ne veux pas dire que nous sommes dupes et que nous ne connaissons pas l’histoire du dernier siècle, mais la IIe Guerre mondiale et les années sous le régime communiste portent en-soi une aura de mystère. Visiter ces villes (Prague, Berlin, Budapest, Bucarest, Sofia, etc.) au lendemain de leurs ouvertures, c’est comme être un voyeur concupiscent (non pas de leurs biens terrestres, mais de leurs souvenirs, de leurs « vérités », de leurs différences) d’une ville, d’une population, qui a fait un arrêt sur pause, de 40-50 ans. Dans ces conditions, visiter de telles villes devient un moment de pure émotion. Donnez-leur cinq, dix ou quinze ans, et tout cela disparaîtra… mais celles-ci sauront-elles conserver leur âme propre ? La réponse n’est pas toujours oui. Dans le cas de Berlin, je pense que l’âme berlinoise a su grandir, devenir plus forte et suffisamment sage pour ne pas perdre sa spécificité. Pour ce qui est de Prague, je me pose la question. Même avec ces commentaires un peu « philosophiques », nous n’avons pas boudé notre visite.

Le principal marché de Noël de Prague sur la Place de la Vieille-Ville.
Atmosphère hivernale sur la ville à partir de l'escalier provenant du château.
C'est fou comme le hasard peu faire des choses équivoques.
L'arrière de la Cathédrale St-Guy, au château de Prague.
En se promenant dans l'enceinte du château de Prague.
Attendez-vous un appel ?
Les murs ont des yeux !

Nous sommes allés à Prague pour poursuivre nos visites des villes proposant des marchés de Noël. L’année dernière c’était à Copenhague, l’année précédente à Bruxelles et à Paris. On dit que les marchés de Prague sont les plus beaux d’Europe. Je ne sais pas, mais il y en a beaucoup (rien à voir avec Bruxelles ou Paris), un peu partout dans la ville. Le décor ambiant des maisons, palais et églises baroques ajoutent à ceux-ci du caractère et de l’atmosphère. Les odeurs de vins chauds, mélangées aux parfums des saucisses grillées (très bonnes d'ailleurs) donnent le ton et réchauffe par ce temps froid de décembre.
 
Façades sur la Place de la Vieille-Ville et
les clochers de l'église gothique Notre-Dame-de-Tyn.

Je ne pouvais pas ne pas mettre une photo de la célébrissime horloge astronomique
de l'hôtel de ville de la Vieille-Ville de Prague.


Nous avons logé à l’hôtel Century – Old Town Prague, de la Collection M Gallery, du Groupe Accord. C’est la nouvelle classe d’hôtels du groupe, un cran au-dessus des hôtels Ibis (que je déteste par-dessus tout), mais aussi avec plus d’ambiance (ce qui manque affreusement pour les Ibis). Le plus grand plus de cette collection est le prix des chambres (entre 100 et 150 $ par nuit – avec Internet gratuit et petit-déjeuner très copieux, on nous a même offert un apéro avec petites bouchées gratuites). Les chambres sont plutôt petites, mais très agréables. La salle de bain aussi petite, mais très fonctionnelle et une douche digne d’un spa. Ils ont au moins 75 hôtels à travers le monde, principalement en Europe (dont deux à Venise, l’un près de la Piazzale Roma et l’autre à Murano). Nous avons bien aimé… et je suis convaincu que cela ne sera pas notre seule expérience de la chaîne.

Notre première journée était bien remplie et très longue. Nous avons commencé celle-ci par faire un tour de la Vieille-Ville (Starě město), traversé le pont Charles et se promener dans Malá Strana (le Petit côté), histoire de se remettre dans l’atmosphère et se rappeler nos séjours précédents. Puis en soirée, nous sommes allés à l’opéra au Stavovské Divadlo (Théâtre des États) pour assister à la représentation d’Orphée et Eurydice (chanté en italien), de Christoph Willibald Gluck (1714 – 1787), un opéra classique que j’aime beaucoup et dont l’air le plus connu est : J’ai perdu mon Eurydice. Cette fois-ci, nous n’avons pas manqué notre rendez-vous, contrairement à Stockholm. Le spectacle nous a ravi. La mise en scène moderne faisait contraste avec la salle toute baroque (habitée du fantôme de Mozart). Il est étonnant aujourd’hui de voir la dimension de la scène aussi haute que large (voire davantage), quand nous sommes plus habitués du contraire. C’était comme si nous regardions un spectacle de marionnettes (autre spécialité de Prague). Cela ajoutait au cachet de cette représentation.

Plafond de la salle du Théâtre des États.
Autre détail de la salle du Théâtre des États.
Premier acte de l'opéra Orphée et Eurydice.
Deuxième acte de l'opéra Orphée et Eurydice.
Orphée dans les enfers dans l'opéra Orphée et Eurydice.
Mon ami Jean me faisait remarquer que le film Amadeus avait été tourné
principalement à Prague et en partie dans ce théâtre (les lustres en moins)...
notre loge était celle juste derrière la tête de Mozart !!
Source : Wikipédia.


Le lendemain, levée tôt et début de nos promenades intensives, après un gros petit-déjeuner. Première destination : Nové Město (la nouvelle ville) pour le magasinage et pour la visite du musée Alfons Mucha, affichiste et peintre tchèque (1860 – 1939), fer-de-lance du style Art nouveau et célèbre entre autres pour ces affiches parisiennes mettant en vedette Sarah Bernhardt. Mais comme la ville est remplie d’Art nouveau et que les affiches de Mucha se retrouvent partout, j’ai eu peur de souffrir du Syndrome de Stendhal en allant visiter le musée. Seconde destination : la Vieille-Ville et le Josefov (ancien Ghetto) et encore une fois Malá Strana et le Château. Côté magasinage, pas besoin de vous dire que L’Autre a fait pratiquement toutes les boutiques de verrerie afin de pouvoir compléter sa collection de verres, commencée lors de notre premier voyage et enrichie lors de son second voyage à Prague. Même si nous les avons vus à plusieurs reprises, il ne fallait pas acheter trop vite, car le plaisir d’entrer dans tous les commerces disparaîtrait !!

Intérieur Art nouveau de la Obecní dům (maison municipale).
Obecní dům - Murale en mosaïque de morceaux de faïence.
Obecní dům - Plafonnier Art nouveau.
Verrière Art nouveau dans un passage commercial.
Le passage commercial.

Le dimanche a été une reprise de la journée précédente. Marcher, magasiner et visiter un peu. Mais une surprise était aussi au rendez-vous. Après un détour pour aller dans un centre commercial en peu en retrait du centre pour aller chercher un manteau que L’Autre voulait acheter (et qui lui faisait très bien), mais pas de veine, cette succursale aussi n’avait pas sa taille, nous sommes allés marcher dans Petřin (la colline des amoureux !!!), un beau parc avec de très belles vues sur la ville. Puis une visite du monastère de Strahov, spécialement pour sa bibliothèque aux deux magnifiques salles de Théologie et de Philosophie. Un second passage par le Château avant de revenir vers l’hôtel et chemin faisant faire le premier achat de verres pour L’Autre. Juste avant d’arriver à l’hôtel, c’est là que la surprise est arrivée. Mais permettez-moi un petit retour en arrière. Quand nous avons embarqué pour notre second vol entre Paris et Prague, je faisais la remarque à L’Autre qu’il y avait beaucoup de Québécois à bord de l’avion. C’est rare d’en voir autant lors de nos deuxièmes vols, surtout pour des destinations pas aussi populaires. Néanmoins, il n’est pas rare que nous rencontrions des connaissances lors de nos voyages (surtout L’Autre, c’est quasi une habitudeLa preuve, sur le vol Montréal-Paris, juste deux rangées dernières nous, se trouvait une de ses locataires. Nous aurions pu faire le trajet vers l’aéroport ensemble !!!), il y a un an, nous avions rencontré la nièce de mon amie Christine à Rome. Mais cette fois-ci, ce fut une ancienne amie, Johanne, qui venait tout juste d’arrivée à Prague pour une semaine, accompagnée d’une de ses amies. Comble du hasard, elles logeaient au même hôtel que nous. Je n’ai pas souligné le fait, mais une fois rendu à l’hôtel, L’Autre m’a dit que le lendemain matin, quelle que soit l’heure à laquelle nous irions manger, elles y seraient, ce qui se révéla juste.

Monument aux victimes du communisme au parc Petřin. 
Vue du quartier du château du parc Petřin. 

Procession des reliques de Saint-Norbert, patron fondateur
de l'ordre des Prémontrés - Monastère de Strahov.
Un exemple de crèches de Noël populaires présentées au monastère de Strahov.
Plafond de l'ancien réfectoire du monastère de Strahov.
La salle théologique de la bibliothèque du monastère de Strahov.
La salle philosophique de la bibliothèque du monastère de Strahov.
Au fil de nos promenades - de jour.
La même maison - de nuit.
Scintillement du sapin de Noël sur la place de la Vieille-Ville.

Notre lundi a ressemblé aux deux autres journées.

En descendant du château.
Encore une porte !...

... et une autre, graffitée ?...
... pour mieux comprendre.
"Ancien" logo de la compagnie de téléphone... très Europe de l'Est !

Encore très Europe de l'Est.
Dans une boutique de décoration, absolument fantastique !

Dans une autre boutique, j'aurais bien aimé en acheter
une pour le haut de mon escalier. 

La même collection de chandeliers et de vases que j'ai achetée à Buenos Aires et à Stockholm...
mais pas de chance, ils n'avaient pas ma couleur (sic) ! 
Le canal Certovka entre Malá Strana et l'île Kampa (avec son côté "Venise de l'Est").

Le moulin du Grand Prieuré sur le canal Certovka (le canal du Diable).
On veut tellement passer pour Venise...
qu'on la voit en peinture partout !

Vue du pont Charles et du château.

La gastronomie tchèque ne vaut pas le détour, même que j’ai eu de la misère à digérer ma goulache. Il y a toujours les restaurants italiens, nombreux dans la ville, pour se remettre l’estomac à l’endroit. Mais la meilleure bouffe que nous ayons dégustée était française, au restaurant No Stress Café Gallery. Au demeurant et à défaut d’une bonne cuisine nationale, les Tchèques sont d’une amabilité exemplaire. On est loin de Stockholm. Même si nous nous adressions à eux en anglais, une fois qu’ils nous entendaient parler en français, ils essayent de poursuivre la conversation en français, ou du moins utilisaient toujours les formules de politesse dans notre langue. 


L'Autre et moi, nous nous promenons vraiment partout !
Un scintillant de Bohème pour une église à défaut d'être
 un ornement d'arbre de Noël ou de crèche !
Un enfant chantant des airs de Noël !
Un enfant criant son désespoir !
Art contemporain en guise de signature
et d'enjolivement urbain - 1.
Art contemporain en guise de signature
et d'enjolivement urbain - 2.
Nature automnale enchaînée !
Au revoir de Prague !