jeudi 24 juillet 2014

Vacances sardes – 24 juillet 2014


Accompagnement musical

Petit congé pour cette fois !... Enfin les vacances dans les vacances.

Cagliari, Sardaigne

7 H 30 du matin et nous voilà à rouler nos valises sur les rues et trottoirs d’une ville encore endormie, en direction de notre hôtel. Seulement quelques passants, quelques cafés qui ouvrent leurs portes, car nous sommes un dimanche matin (20 juillet). Ce calme, cette propreté sont un baume pour L’Autre, mais aussi un peu pour moi. Aussitôt les valises laissées à l’hôtel (L’Autre a pris une pause pour se remettre de la pente montante qu’il a dû monter avec ces deux grosses valises à roulettes… Pauvre L’Autre !!... il n’a plus la forme) nous partons à la découverte de la ville. L'Autre : Je ne peux pas vendre la mèche maintenant, mais si les valises étaient si lourdes à tirer dans la pente abrupte, c'est en raison des multiples "souvenirs" que Camilo a achété pour ses dames.

C’est beau, c’est agréable, mais une pulsion soudaine me fait mettre mon moteur en mode marche au ralenti… je me suis mis sur le mode vacances. Aussi, rien ne sert de se presser, de courir et de tout visiter… je suis en vacances. Seulement me promener et regarder, aller devant un musée ou un site archéologique et je décide de ne pas le visiter. L’Autre n’est pas pour se plaindre, du moment qu’on n’élimine pas aussi les boutiques et magasins. (L'Autre : Parlant de boutiques, ce n'est pas qu'il n'y en a pas ou qu'elles sont petites, mais plutôt qu'avec l'horaire que mon copilote m'a organisé, elles ne me sont tout simplement pas accessibles. Snif, snif, snif ! J'avoue que de faire du lèche-vitrine à travers les grillages fermés n'est pas intéressant). Vous ne serez donc pas surpris si le contenu culturel de la partie photo du blogue n’est pas aussi nourrie que d’habitude. Seul le plaisir m’a guidé dans mon choix.

Mais avant de débuter avec les photos, j’aimerais profiter de cette tribune pour revenir sur un fait d’arme de L’Autre, qui a des relents avec notre voyage en Namibie de l’année dernière. Pour mes lecteurs fidèles, vous vous souviendrez certainement de notre belle surprise (surtout pour L’Autre), après avoir fait 400 km sur la route déserte et dans le brouillard, de la Côte des squelettes, pour arriver à notre magnifique chalet (cabane de pêcheurs) de Terrace Bay. Eh bien, cette année c’est toujours L’Autre qui n’a pas accepté de demeurer dans l’un des hôtels qu’il avait lui-même choisi et réservé… le Summertime à Cabras (village voisin d’Orastino) !?! Je laisse le bon soin à L’Autre de vous expliquer ses raisons, car dans mon cas, je n’avais rien à redire et encore moins à dire sur le moment !!!


L’Autre : 

Difficile pour lui de se prononcer quand j'ai du moi-même m'aventurer dans un hôtel vide, sans réceptionniste, sans âmes qui vivent pour voir de visu une chambre adéquate. La propreté n'était pas en cause cette fois-ci, mais j'anticipais avec angoisse la réaction de Don Camillo face à une prestation de services totalement inexistante. Il est vrai que j'avais aussi lu des commentaires des clients de l'hôtel sur le site de Trip Advisor, dont un des  titres était Mickey Mouse Hotel gérer par Mr Bean ! Je dois l'avouer tout était vrai !!??!! Il fallait quitter.... subito presto !

Photos


État d'esprit de L'Autre dans ces dernières heures à Palerme !

État d'esprit de L'Autre à son arrivée à Cagliari !
Traduction : Vous êtes la raison profonde de chacun de mes gestes, l'histoire la plus incroyable que je connaisse...
Je t'aime [Cagliari]

Pour moi, c'est la Dame Edna sarde !

Cagliari est un vrai musée d'art contemporain de rue.

Plein d'amis nous attendaient !
Pas tous gentils...

Parfois sympathiques...

...ou un peu tristes...

... ou hauts en couleurs...

... parfois poètes, en français of course !...

... mais qui nous ouvrent toujours une fenêtre sur leur monde.

Même si nous n'avons pas beaucoup fait de visites,
nous avons quand même su lire au passage...
Tiens, un petit clin d’œil pour la Contessa !

Une église par-ci...

... une porte par-là...

... et un plafond volé dans une entrée privée !

Avis de recherche !

Je vous l'ai dit, nous sommes en vacances !
Partis de bon matin, nous avons quitté Cagliari et avons commencé notre visite de la Sardaigne.
Oups, vite une petite pause pour moi (ma première bière sarde) et pour L
'Autre (un café froid passé au shaker).

Nous avons fait la côte... et pas de baignade cette fois-ci.

Nous avons fait la montagne et vu plusieurs mines abandonnées.

Belle occasion pour se rappeler Kolmanskop, en Namibie.

Nous nous sommes faits de nouveaux amis.

Un petit moment de réflexion dans l'église San Giovanni di Sinis.

Encore de la côte et un site archéologique non visité, mais toujours sans baignade.

Mon coup de cœur rose : toute une église (intérieur et extérieur compris).

Bienvenue à Bosa !...
... un village carte postale...

...aux coloris riches...

... variés...

et où il fait bon vivre.

Mon carré bleu.

Deux hirondelles, comme nous, en voyage.

Sans titre.



Je vous laisse avec plusieurs gros bisous, XXX XXX !



dimanche 20 juillet 2014

Ciao Sicile ! - 19 juillet 2014




Accompagnement musical

Pour finir en beauté et pour vous mettre dans l’atmosphère baroque de Palerme, je vous suggère d’écouter l’opéra Mitridate Eupatore, d’Alessandro Scarlati (né à Trepani ou Palerme, en 1660). Opéra composé à Venise, car oui Scarlati a su sentir le vent et est parti de Palerme et de la Sicile pour commencer sa carrière à Naples, à Rome, à Venise, pour finalement finir à Naples. Vous allez le voir ci-dessous, le baroque déborde de partout en Sicile et encore plus à Palerme. Un baroque, principalement religieux, mais aussi civile et résidentiel.

Nos derniers jours en Sicile

Si j’avais à résumer la Sicile en quelques mots, je dirais : l’Etna et les pistaches de Bronte, les temples grecques (Agrigente) et romains (surtout la Villa romana del Casale), les églises baroques et surtout le capharnaüm de Palerme. J’ajouterais aussi une mention pour Taormine et une autre pour Syracuse.

Or vert en devenir !

Petite devinette :

La réponse de la devinette de la dernière page est bien les pistaches vertes de Bronte (l’Or Vert de la Sicile). Félicitation à Linda, notre gagnante. On l’apprête à toutes les sauces et sous toutes les formes. Je ne croyais pas que l’on puisse décliner le plaisir et la jouissance gustative à ce point. Et croyez-moi, je me suis vautré dans le tas, dans les plats et dans tous les élixirs.


Des pâtes au pesto de pistache.

Palerme


L’élégance du baroque.

Comment décrire Palerme ? J’ai déjà donné un premier indice (capharnaüm), mais ce sera trop court, trop limitatif. C’est une ville du sud, encore plus du sud que Marseille (est-ce possible ?). C’est une ville comme arrêtée dans le temps et généralement pas pour le mieux. Si vous voulez voir des immeubles décatis, vous serez bien servi. La ville n’embaume pas de douceur, mais son air âpre et fétide « diéselisé », à la longue, vous amènerait à votre embaumement. L’Autre a présenté les premiers symptômes du pestiféré (nausée et humeurs gastriques soudaines et incommodantes) dès notre arrivée. Pauvre petite nature !

Non, Palerme est une agate rare, avec un cœur baroque. Mais comme la Mafia, elle ne se dévoile que rarement et sa couche protectrice est dure et épaisse. Comme touriste, faut-il payer le pizzo pour y avoir accès ? Du côté des églises, toutes ou presque sont payantes (une autre forme de pizzo)… mais pour les intérieurs baroques résidentiels, nous n’avons pas su à qui le payer pour pouvoir en profiter… et c’est seulement par des regards indiscrets et à la dérobée, que nous avons pu constater que derrières des façades toutes déconfites se trouvaient des trésors de plafonds peints avec des encoignures sculptées de plâtres magnifiques.

De plus, en peu partout dans la ville, nous avons vu beaucoup d’immeubles (je devrais plutôt dire de ruines) qui sont les reliquats des bombardements alliés de la IIe Guerre mondiale dont les rez-de-chaussées sont squattés par des familles pauvres (principalement des émigrants légaux ou pas). Et je ne vous parle pas des déchets partout (vite ! un peu plus de parfum ou de sels pour me ranimer !).

Au final, l’impression globale que cela laisse, c’est comme si les palermitains n’avaient pas de fierté pour leur ville. Ont-ils baissé les bras ? Sont-ils pris dans un carcan ou un engrenage sans fin ? Pour un début de réponse vous pouvez aller consulter le site suivant : addiopizzo.org (en italien seulement, mais vous arriverez à saisir l’essentiel du message).

Quitter Palerme

Notre traversier.
Je laisse la parole à L’Autre...
L’Autre : Attendre trois heures dans un abribus à l’ombre, caressé par un vent salin, est un moment savoureux à déguster, loin du bruit incessant et des émanations des gaz des motos de la ville. Un moment bien court qui permet l’anticipation d’accéder à un confort « de première classe », à comparer aux trois dernières journées. Avec Camilo dans la gestion de l’embarquement, nul doute que je serai pris en charge et en avant de la file d’attente. Grand escalator, air climatisé, tuiles en marbre, ce ferry me proposait un baume à mon séjour à Palerme. Même cette minuscule cabine avec deux couchettes et son hublot (12 X 24 po), sa douche (24 X 24 po), me séduisait à cet instant comme un cinq étoiles l’aurait fait n’importe où ailleurs dans le monde.
Nous sommes montés sur le pont supérieur extérieur, verre de rosé à la main, pour célébrer notre libération de cette ville nauséeuse et décevante. À ce moment précis, je ressentais le même engouement que les passagers de première classe du Titanic. Nous sommes par la suite redescendus à la cafétéria pour se sustenter puisque nous n’avions rien mangé depuis le petit déjeuner, regardant par l’immense vitrine le soleil se coucher dans la Méditerranée. Oui, cette traversée ne saurait nous amener que vers de meilleurs augures. Cagliari, au lever du jour, en était la preuve évidente !

Retour à Camilo : L’Autre a le don de toujours en mettre un peu trop. Moi, j’ai su être à l’écoute de Palerme, j’ai saisi son désarroi (pas celui de L’Autre, mais celui de la ville) et j’en suis reparti avec son trésor baroque sous le bras. L’Autre dit que j’aime le luxe, oui c’est vrai, mais c’est plutôt lui qui ne peut pas supporter l’indigence, la laideur et les miasmes morbides. Dans le fond, c’est lui, le snob et moi, l’esthète.

Les photos.



Pour reprendre où j'avais laissé.


Les escaliers des turques, près d'Agrigente.


Temple orientale de Sélinonte...


On y fait des rencontres d'amis de la famille des Squamates, quasi caméléons.

Sélinonte - En se promenant.
Vue à partir de Erice (perdue dans les nuages, à 750 m d'altitude).


Le pavement des rues est unique.


Ma première notice lue en arrivant à Palerme... à bon entendeur salut !
Traduction : Tout un peuple qui ne paie pas la commission est un peuple libre.


Mon premier coup de cœur palermitain.



Mon deuxième coup de cœur : le décor baroque des murs intérieurs marquetés de marbres polychromes.


Autant le peuple était assouvi par la domination de l'Église,
autant les habits de celle-ci étaient somptueux
(détail d'une chasuble brodée au fil d'or et d'argent).


Pendant ce temps, la souffrance de celui-ci a fait vivre des artistes
aux bénéfices de... !?!


Cloître de la cathédrale de Monreale.


J'aime beaucoup.

Oratorio del Rosario di Santa Cita : Émouvant ! 


Même les putti chantaient pour nous. 


Je suis encore ému par la beauté des détails du travail du marbre.

Palerme n'a rien à envier à Venise ou à Istanbul,
pour ce qui a trait aux mosaïques dorées.


À défaut de se signer, une petite obole pour l'Église fera l'affaire.


Vous êtes mieux de donner, car on vous surveille.
L'art est présent partout à Palerme, mais souvent caché.











Pendant ce temps, la ville propose une toute autre palette.
Voici le vrai visage de Palerme, au grand jour.
À chacun, son accès au soleil.