dimanche 24 novembre 2013

Cirkopolis – 20 novembre 2013

Source : cirque-eloize.com.
Une autre petite dose culturelle, et pourquoi pas circassienne cette fois-ci, pour égayer ce mois de novembre gris. L’Autre et moi sommes allés voir le spectacle Cirkopolis du Cirque Éloize, à la Place des Arts. C’était notre troisième spectacle (après ID et nebbia) que nous voyions de cette compagnie québécoise. Même si nous sommes de fervents admirateurs des spectacles du Cirque du Soleil, la poésie des spectacles du Cirque Éloize nous transporte ailleurs et l’émotion ressentie est plus pure. Point de besoin de compter sur une grosse machine technique pour nous émouvoir ! Dans le fond, nous aimons les deux cirques, même si on ne se trouve pas sur la même planète.

Source : Wikipedia.
Avec le spectacle Cirkopolis, le Cirque Éloize nous emmène dans un univers gris d’une ville monotone où la routine et les gestes du quotidien nous abrutissent. Un peu de magie et de poésie fera toute la différence. Le spectacle est comme une vision poétique de la chanson Le poinçonneur des Lilas (de Gainsbourg – sortie en 1958), dans un décor projeté, style architecture constructiviste russe (un peu à l’image du film Metropolis par le réalisateur autrichien Fritz Lang – en 1927 ou dans le film Les Temps modernes, de Charlie Chaplin, en 1936), accompagnée d’une musique originale envoutante et incarnée par des artistes (acrobates et danseurs) dont la théâtralité n’a d’égale que la qualité de leurs prouesses. Maintenant, assez parlé, allez plutôt voir les extraits du spectacle en cliquant ici. Aussi, si vous avez la chance, ne manquez pas ce magnifique spectacle !

Cirkopolis - en répétition.
Source : cirque-eloize.com.
Ma révélation et mon plus pur moment d’émotion poétique, à me faire verser une larme, suite à la découverte du Cirque Éloize, aura été d’assister au spectacle nebbia (le brouillard, en italien) que j’ai vu la première fois à Trois-Rivières, il y a deux ans… et une seconde fois à Montréal, quelques mois plus tard. Un envoûtement contagieux !


Nebbia - Et que tourne les assiettes.
Source : cirque-eloize.com

dimanche 17 novembre 2013

Stockholm – 7 au 12 novembre 2013

Petite nouveauté sur le site de CamiloMondo : Pour vous mettre un peu plus dans l’atmosphère de l’endroit visité, je vais vous proposer dès le début de votre lecture une ambiance musicale d’accompagnement. Je vous suggère de faire jouer la trame musicale en même temps que vous lirez la chronique du blogue. Vous avez le choix, mais pourquoi pas ne pas essayer au moins une fois. Et pour débuter, commençons par ABBA, qui d’autre que ce groupe pour représenter le mieux la Suède.

En effet, nos petites escapades nous ont amené cette fois-ci à Stockholm, capitale de la Suède, un premier retour depuis au moins 18 ans. Stockholm est aussi considérée la Venise du nord, au même titre que Bruges, en Belgique ; Saint-Pétersbourg, en Russie ; et Amsterdam, en Hollande. On aime toujours se comparer à elle, mais il n'y a qu'une seule et unique Sérénissime !! L’année dernière, L’Autre et moi étions allés à Copenhague en décembre pour voir les marchés de Noël, mais ceux-ci n’étaient pas fantastiques et le temps très froid et la neige, lors de ce voyage, nous a convaincu que cette année nous n’irions pas aussi tard en Suède, d’où le choix du mois de novembre. Nous n’avons pas eu de neige, mais il a fait froid et gris presque tout le temps et avons connus quelques épisodes de pluie. C’était quand même mieux que la neige reçue le même week-end au Québec.

Cela faisait tellement longtemps que nous étions allés à Stockholm, que ni L’Autre ni moi avions des souvenirs clairs de la ville. Seulement de vagues impressions ou images floues. Par contre, nous nous souvenions très bien de s’être fait jeter dehors du musée Vasa, seulement 20 minutes après y être entré, à cause de la tenue d’un cocktail pour un événement spécial et privé. Ils auraient pu au moins nous avertir lors de l’achat des billets, nous aurions pu reporter notre visite au lendemain. Mais faute de temps, nous n’y sommes pas retournés et avons plutôt manqué l’occasion unique de visiter et d’admirer ce fantastique navire. C’est peut-être pour cette raison et mon amour pour les polars suédois (la saga Millénium de Stieg Larsson ; la série Patrick Hedström et Erica Falck, un couple vivant à Fjällbacka sur la côte ouest de la Suède, de Camilla Lackberg ; les enquêtes de l’inspecteur Joona Linna, des thrillers effrénés du duo d'écrivains Lars Kepler ; ma nouvelle série de lectures proposée par Christine, les aventures de la superintendante Malin Fors, du nouveau roi du crime suédois, Mons Kallentoft, etc.) que je voulais y retourner.

Stockholm par une journée grise de novembre.
Bon, la vraie question à se poser est la suivante : Quoi faire à Stockholm durant un long week-end gris de novembre ? L’Autre dirait du magasinage !!! Oui bien sûr, mais quoi d’autres aussi ? Après lecture du guide de tourisme sur la ville, j’ai proposé d’ajouter à notre virée commerciale : deux visites dans des musées : le Vasamuseet (Musée Vasa – histoire de terminer notre visite commencée presque deux décennies plus tôt) et Fotografiska (Musée de la photo, ouvert en 2010) et une surprise non divulguée à L’Autre, une soirée à l’opéra pour aller voir Turandot de Puccini à l’Opéra Royal. Il faut mentionner également que nos visites des lieux commerciaux incluaient la tournée des centres de design suédois (tant pour la mode vestimentaire, le mobilier de maison et autres accessoires de la vie courante). Et comme toujours, nous étions là pour marcher et marcher dans les différents quartiers et pour s’imprégner de l’atmosphère des lieux.

L’Autre fait parfois des bons coups ! Et cette fois-ci cela nous a été très profitable (je devrais dire très économique), car la ville de Stockholm, à l’instar des pays scandinaves, est une ville très chère. Et avec une taxe sur la consommation (équivalente à la TPS et la TVQ) de 25 % et, au restaurant, on a l’habitude d’ajouter un 10 à 15 % pour le service, cela vous donne une idée de combien peut coûter un repas au restaurant, mais aussi tout achat ou toute location de chambre d’hôtel. Eh bien, le coup de force qu’a réussi L’Autre est d’avoir pu réserver une chambre au Sheraton (localisation parfaite, au centre de tous nos déplacements), catégorie supérieure, sur l’étage Club, avec accès au salon VIP (5 à 7 avec apéro à volonté gratuit et bouffe, tous les jours), Internet haute vitesse sans frais additionnel et petit-déjeuner compris, pour seulement 250 $ par nuit. Une vraie aubaine si l’on considère que le prix du petit-déjeuner au restaurant de l’hôtel était de 40 $ par personne. BRAVO L’Autre !!

Source : economist.com.
Pour vous donner une idée plus juste du coût de la vie à Stockholm, l’indice Big Mac peut encore ici servir : un Big Mac avec petite frite et petite boisson gazeuse coûte 12,85 $ à Stockholm. Le pays se situe à la quatrième place comme ayant l’indice le plus cher au monde (voir le graphique). Pas besoin de vous dire que nous avons pris de gros petits-déjeuners : des œufs brouillés baveux à souhait, des crêpes moelleuses accompagnées d’une tranche de jambon blanc et des croissants croustillants en même temps que moelleux. Nous étions loin du petit-déjeuner traditionnel suédois (tartine de hareng fumé, saumon fumé ou gravlax, etc. – même si ces produits étaient disponibles) mais au moins celui-ci nous a fourni assez d’énergie pour marcher des dizaines de kilomètres par jour, en se contentant seulement d’un petit en-cas durant la journée et d’un café ou chocolat chaud.

Commençons la visite !

Notre transfert de l’aéroport Arlanda (à 42 km Stockholm) n’a pris que 20 minutes, car nous avons pris l’Arlanda Express, un « TGV » qui réunit l’aéroport au centre de Stockholm. Accès direct à l’aérogare et arrivée à la gare centrale de Stockholm. Notre hôtel n’était qu’à deux coins de rue. Simple, pratique et rapide.
Nous avons pris l’après-midi pour se promener dans Gamla Stan, le Vieux-Montréal de Stockholm, et sur la rue piétonne Drottninggatan (l’équivalent de la rue Sainte-Catherine). C’était davantage une promenade de repérage pour les journées à suivre, qu’une exploration attentive des quartiers. Nous avons soupé dans un restaurant italien assez bon (Enoteca) dans Stureplan et terminer la soirée assez tôt pour profiter d’une bonne nuit de sommeil, bien méritée.

La place Stortorget dans Gamla Stan (l'immeuble à droite est le Musée Nobel).
Samedi, nous avons débuté notre journée dans le quartier Söderman ou Söder pour les locaux (quartier au cœur des péripéties de Millénium) et plus particulièrement dans SoFo (le sud des créateurs), quartier nouvelle tendance au sud de Folkungagatan, d’où son nom qui fait référence avec le SoHo new-yorkais. C’est un peu le quartier Mont-Royal de la capitale suédoise. Mais pour avoir fait partie de la clique du Plateau pendant plus de 25 ans, je pense que les stockholmois n’ont pas la même définition du quartier tendance ou branché. C’est peut-être la faute du temps maussade, mais le quartier ne semblait pas vraiment dégager d’ondes créatrices ou festives. C’était un peu trop propret, un peu trop « rangé ». Néanmoins, nous sommes arrêtés dans une fabrique de chocolat (chokladfabriken) pour une petite pause : chocolat chaud fort bon et pâtisseries (particulièrement ma tarte-gâteau au citron) délicieuses.

Source : fotografiska.eu.
Ce nouveau musée de Stockholm, installé dans l’ancienne douane maritime de la ville, propose des expositions temporaires de photographes provenant de tous les coins de la planète. L’exposition qui nous a le plus plu a été celle de Pieter Hugo, photographe Sud-Africain, qui présente diverses facettes de la réalité postapartheid au sein des communautés blanches, noires et mulâtres et les nouvelles formes de ségrégation de cette nation arc-en-ciel (Rainbow Nation), pour reprendre la notion inventée par l’archevêque Desmond Tutu.


Fotografiska - Photo de l'exposition de Pieter Hugo.
Source : fotografiska.eu.

Nous poursuivons notre visite de SoFo et de Söder. Nous visitons quelques églises, mais surtout des cimetières où les tombes sont décorées d’arrangements floraux et de lampions (toujours une touche de lumière).

Gamla Stan - Église Sainte-Catherine.
Gamla Stan - Cimetière de l'église Sainte-Catherine.
Gamla Stan - Aménagement floral mortuaire - 1.
Gamla Stan - Arrangement floral mortuaire - 2.
Il est environ 17 H et il se met à pleuvoir, nous décidâmes donc de retourner rapidement à l’hôtel pour se préparer à aller à l’Opéra royal. Pendant que L’Autre prenait une douche rapide, j’ai vérifié les billets pour m’apercevoir que nous avions manqué le show !!!! Ben oui ! La représentation était à 15H… j’avais oublié que nous avions des billets pour la matinée. Je devais dormir sur la switch. J’aurais eu besoin de me faire réveiller par l’air célèbre de l’opéra Turandot de Puccini : Nessum Dorma. Il faut bien faire 6 000 km pour rater un opéra d’un de mes compositeurs préférés. Comme l’Opéra royal est juste à côté de l’eau, j’ai bien pensé aller m’y noyer, mais comme les billets avaient coûtés seulement 34 $ pour les deux (c’est vrai que nous étions assis au ciel, pour ne pas dire sous les combles de l’opéra, mais quand même de l’opéra royal !!), j’ai pensé qu’il n’était pas nécessaire de mourir pour si peu. Morale de cette mésaventure, même si tout coûte excessivement cher en Suède, il est possible d’aller à l’opéra pour presque rien (du moins en matinée), surtout si on ne l’oublie pas !!

Le temps d'une pause.

Dimanche. Il pleut à notre réveil et jusqu’à la fin de notre petit-déjeuner. Mais il devrait faire beau vers la fin de l’avant-midi. Nous décidons donc d’aller sans parapluie jusqu’au Vasamuseet sur l’île Djurgarden. Nous passons par un quartier plus chic et la promenade par le boulevard Strandvägen nous offre une superbe vue sur l’eau, les quais et les bateaux amarrés (c’est probablement l'un des plus beaux points de vue sur la ville).
 
En se rendant au Vasamuseet.
Stockholm - Ville maritime.

Le musée Vasa (Vasamuseet).

Lors de son voyage inaugural, le 10 août 1628, le Vasa, le plus puissant navire de guerre commandé par le roi Gustave II Adolphe de Suède, coula à pic après un voyage de seulement 1 300 mètres. Ça, c’est vraiment un baptême de la mer ! Il resta au fond des eaux jusqu’au 24 avril 1961, date de son renflouage. Depuis, il a été restauré et installé près de son lieu de construction à l’intérieur d’un musée qui lui sert d’écrin. Le Vasa est une fierté nationale… et je pense que les Suédois ont tout à fait raison. Il est immense. Un navire fantôme, plus grand que nature. Et cette fois-ci, nous avons eu tout le temps pour apprécier sa splendeur et la qualité de la muséographie du lieu.

Vasamuseet - Un navire plus grand que nature.

Vasamuseet - Reconstitution de la cabine du capitaine.
Vasamuseet - Murale sur les murs du musée.
Vasamuseet - Drapé d'une toile avec cordage.
Vasamuseet - Maquette tout en couleur du Vasa.
Vasamuseet - Pour vous donner une idée de la grandeur de la maquette et du Vasa.

Par la suite, visite des magasins des quartiers Östermalm et Stureplan, deux quartiers plus bourgeois et où se trouvent les ambassades. J’ai beaucoup aimé la boutique Svenskt Tenn (l’étain suédois). Là, on n’est pas chez Ikea, même si le design est assez minimaliste (signature suédoise dans le design), qualité des matériaux, qualité de la finition et naturellement les prix sont à l’avenant. On y trouve mobilier, articles de décoration, textiles, bijoux, vêtements, etc. Les couleurs sont très claires, brillantes, voire criardes, beaucoup de motifs floraux (un peu à l’image des imprimés de chez Marimekko, la designer finlandaise). Il semble que cela soit une autre spécificité scandinave. C’est peut-être pour colorer et égayer la noirceur des longues nuits hivernales à ces latitudes.

Svenskt Tenn - Magnifique lion en étain.
Svenskt Tenn - Bel arrangement floral.
Svenskt Tenn - Des textiles haut en couleur.
Svenskt Tenn - Une pensée pour Gommette.
Svenskt Tenn - Autoportrait dans un
miroir de style Gustavien d'Eric Ericson.

Gamla Stan.
Après la fermeture des magasins nous sommes retournés dans Gamla Stan pour se promener dans la vieille ville. C’est le quartier le plus agréable pour se promener et apprécier le cachet scandinave : les fenêtres des maisons n’ont pas de rideau masquant ou des volets clos comme c’est souvent la norme, plus au sud de l’Europe (en France en particulier). Le soir, on dirait des maisons de poupées aux fenêtres éclairées avec des chandelles ou avec des lampes. Nous aimons beaucoup cette atmosphère. Dans un sens, c’est comme si les rues (ou ruelles) étaient les corridors d’une maison qui ferait la longueur de la rue, le pourtour de la place. Il a beau faire noir tôt en hiver, mais la lumière provenant des maisons illumine les espaces publics, « réchauffe » le cœur des passants et repousse les ténèbres.


Gamla Stan - Köpmantorget.
Gamla Stan - Vieux pavés.
Gamla Stan - Étoiles pour le Temps des Fêtes.
Gamla Stan - Fin d'automne.
Gamla Stan - Est-ce que Christo & Jeanne-Claude sont passés par là ?
Gamla Stan - Même dans les fonds de ruelle
les couleurs sont coordonnées.
Gamla Stan - Il me fallait au moins une murale...
 ... une porte...
 ... et une porte graffitée !
 Gamla Stan - Promenade nocturne dans les petites rues.
Gamla Stan - Saint-Georges terrassant le dragon.
Lundi. Notre dernière journée pleine à Stockholm. Pas besoin de vous dire que L’Autre m’a rappelé que les deux musées avaient été visités et que la journée serait consacrée uniquement au magasinage. OK,  c’est parfait pour moi ! On a marché beaucoup, acheté modérément, sauf pour une exception dans une petite boutique d’objets de décoration. Nous avons fait le lundi, voire la semaine, de la propriétaire : une statue de matelot, une statue de clown sur un ballon, une paire d’appui-livres avec deux clowns du même cirque que la statue précédente et, finalement, un vase bleu de la même confection que mes deux chandeliers que j’avais achetés plutôt cette année à Buenos Aires (C’est fou comme le monde est petit !!). Le seul petit embarras de la journée a été de trouver le moyen de tout empaqueter nos achats dans nos deux petites valises, format cabine. Il était hors de question que nous enregistrions l’une des deux, car nous ne voulions pas perdre du temps à l’aéroport PET de Montréal. Quand vient le temps de faire les bagages, nous sommes imbattables !!


Design suédois d'une autre époque.

Design suédois d'aujourd'hui, mais un peu vintage - Détail d'un plafonnier.

Boutique spécialisée pour la vente de tabac à priser ou à chiquer.

Gamla Stan - Boutique de brocanteur.

C’est fini pour cette fois-ci. La prochaine destination : Prague du 6 au 10 décembre prochain.

Vasamuseet - Oriflamme suédois.