jeudi 12 décembre 2013

Prague – 6 au 10 décembre 2013

Pour se mettre dans l'atmosphère des Fêtes !

Accompagnement musical

Faire un choix musical pour se mettre dans l’ambiance de Prague est un exercice difficile, car le choix est très grand, voire trop grand. Prague a toujours été une capitale musicale. Tous les grands compositeurs classiques y ont vécu ou y on fait un détour. À tout seigneur, tout honneur, et pourquoi ne pas débuter avec un des compositeurs tchèques le plus célèbre, Bedřich Smetana (1824 – 1884), avec son poème symphonique Vltava (La Moldau) ou avec un contemporain de celui-ci, Antonín Dvořák (1841 – 1904), et sa célèbre Symphonie du Nouveau MondeComme je vous le disais d'entrée de jeu, Prague a aussi accueilli plusieurs compositeurs et non les moindres : Beethoven, Liszt, Chopin, Berlioz, etc. Le plus célèbre d’entre eux étant sûrement Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791), qui a joué pour la première fois à Prague l’un de ses plus célèbres opéras : Les Noces de Figaro (1786), inspirée de la pièce de Beaumarchais, de même que créer, en 1787, l’opéra Don Giovanni au Théâtre des États (où nous sommes allés à l’opéra, on y reviendra plus loin)… Que la musique commence et bienvenue à Prague !

La première fois que L’Autre et moi sommes allés à Prague, cette ville Reine du baroque au XVIIIe s., c’était en 1995 ou 1996. À cette époque, la ville renaissait et s’ouvrait à l’extérieur. Le tourisme, quoique déjà présent dans celle-ci, n’était pas ce qu’il est devenu aujourd’hui. En effet, L’Autre y est retourné, il y a trois ans et me disait à son retour que la ville avait un peu perdu de son charme enivrant, que la belle Reine avait succombé au mercantilisme et à la mondialisation. C’est un peu le même parallèle que je faisais suite à mes visites consécutives à Berlin (et particulièrement à Berlin-Est). Nous, Nord-Américains de notre génération, avons une vision biaisée ou altérée de l’Est de l’Europe et de l’effet du Mur de Fer sur ces populations. Je ne veux pas dire que nous sommes dupes et que nous ne connaissons pas l’histoire du dernier siècle, mais la IIe Guerre mondiale et les années sous le régime communiste portent en-soi une aura de mystère. Visiter ces villes (Prague, Berlin, Budapest, Bucarest, Sofia, etc.) au lendemain de leurs ouvertures, c’est comme être un voyeur concupiscent (non pas de leurs biens terrestres, mais de leurs souvenirs, de leurs « vérités », de leurs différences) d’une ville, d’une population, qui a fait un arrêt sur pause, de 40-50 ans. Dans ces conditions, visiter de telles villes devient un moment de pure émotion. Donnez-leur cinq, dix ou quinze ans, et tout cela disparaîtra… mais celles-ci sauront-elles conserver leur âme propre ? La réponse n’est pas toujours oui. Dans le cas de Berlin, je pense que l’âme berlinoise a su grandir, devenir plus forte et suffisamment sage pour ne pas perdre sa spécificité. Pour ce qui est de Prague, je me pose la question. Même avec ces commentaires un peu « philosophiques », nous n’avons pas boudé notre visite.

Le principal marché de Noël de Prague sur la Place de la Vieille-Ville.
Atmosphère hivernale sur la ville à partir de l'escalier provenant du château.
C'est fou comme le hasard peu faire des choses équivoques.
L'arrière de la Cathédrale St-Guy, au château de Prague.
En se promenant dans l'enceinte du château de Prague.
Attendez-vous un appel ?
Les murs ont des yeux !

Nous sommes allés à Prague pour poursuivre nos visites des villes proposant des marchés de Noël. L’année dernière c’était à Copenhague, l’année précédente à Bruxelles et à Paris. On dit que les marchés de Prague sont les plus beaux d’Europe. Je ne sais pas, mais il y en a beaucoup (rien à voir avec Bruxelles ou Paris), un peu partout dans la ville. Le décor ambiant des maisons, palais et églises baroques ajoutent à ceux-ci du caractère et de l’atmosphère. Les odeurs de vins chauds, mélangées aux parfums des saucisses grillées (très bonnes d'ailleurs) donnent le ton et réchauffe par ce temps froid de décembre.
 
Façades sur la Place de la Vieille-Ville et
les clochers de l'église gothique Notre-Dame-de-Tyn.

Je ne pouvais pas ne pas mettre une photo de la célébrissime horloge astronomique
de l'hôtel de ville de la Vieille-Ville de Prague.


Nous avons logé à l’hôtel Century – Old Town Prague, de la Collection M Gallery, du Groupe Accord. C’est la nouvelle classe d’hôtels du groupe, un cran au-dessus des hôtels Ibis (que je déteste par-dessus tout), mais aussi avec plus d’ambiance (ce qui manque affreusement pour les Ibis). Le plus grand plus de cette collection est le prix des chambres (entre 100 et 150 $ par nuit – avec Internet gratuit et petit-déjeuner très copieux, on nous a même offert un apéro avec petites bouchées gratuites). Les chambres sont plutôt petites, mais très agréables. La salle de bain aussi petite, mais très fonctionnelle et une douche digne d’un spa. Ils ont au moins 75 hôtels à travers le monde, principalement en Europe (dont deux à Venise, l’un près de la Piazzale Roma et l’autre à Murano). Nous avons bien aimé… et je suis convaincu que cela ne sera pas notre seule expérience de la chaîne.

Notre première journée était bien remplie et très longue. Nous avons commencé celle-ci par faire un tour de la Vieille-Ville (Starě město), traversé le pont Charles et se promener dans Malá Strana (le Petit côté), histoire de se remettre dans l’atmosphère et se rappeler nos séjours précédents. Puis en soirée, nous sommes allés à l’opéra au Stavovské Divadlo (Théâtre des États) pour assister à la représentation d’Orphée et Eurydice (chanté en italien), de Christoph Willibald Gluck (1714 – 1787), un opéra classique que j’aime beaucoup et dont l’air le plus connu est : J’ai perdu mon Eurydice. Cette fois-ci, nous n’avons pas manqué notre rendez-vous, contrairement à Stockholm. Le spectacle nous a ravi. La mise en scène moderne faisait contraste avec la salle toute baroque (habitée du fantôme de Mozart). Il est étonnant aujourd’hui de voir la dimension de la scène aussi haute que large (voire davantage), quand nous sommes plus habitués du contraire. C’était comme si nous regardions un spectacle de marionnettes (autre spécialité de Prague). Cela ajoutait au cachet de cette représentation.

Plafond de la salle du Théâtre des États.
Autre détail de la salle du Théâtre des États.
Premier acte de l'opéra Orphée et Eurydice.
Deuxième acte de l'opéra Orphée et Eurydice.
Orphée dans les enfers dans l'opéra Orphée et Eurydice.
Mon ami Jean me faisait remarquer que le film Amadeus avait été tourné
principalement à Prague et en partie dans ce théâtre (les lustres en moins)...
notre loge était celle juste derrière la tête de Mozart !!
Source : Wikipédia.


Le lendemain, levée tôt et début de nos promenades intensives, après un gros petit-déjeuner. Première destination : Nové Město (la nouvelle ville) pour le magasinage et pour la visite du musée Alfons Mucha, affichiste et peintre tchèque (1860 – 1939), fer-de-lance du style Art nouveau et célèbre entre autres pour ces affiches parisiennes mettant en vedette Sarah Bernhardt. Mais comme la ville est remplie d’Art nouveau et que les affiches de Mucha se retrouvent partout, j’ai eu peur de souffrir du Syndrome de Stendhal en allant visiter le musée. Seconde destination : la Vieille-Ville et le Josefov (ancien Ghetto) et encore une fois Malá Strana et le Château. Côté magasinage, pas besoin de vous dire que L’Autre a fait pratiquement toutes les boutiques de verrerie afin de pouvoir compléter sa collection de verres, commencée lors de notre premier voyage et enrichie lors de son second voyage à Prague. Même si nous les avons vus à plusieurs reprises, il ne fallait pas acheter trop vite, car le plaisir d’entrer dans tous les commerces disparaîtrait !!

Intérieur Art nouveau de la Obecní dům (maison municipale).
Obecní dům - Murale en mosaïque de morceaux de faïence.
Obecní dům - Plafonnier Art nouveau.
Verrière Art nouveau dans un passage commercial.
Le passage commercial.

Le dimanche a été une reprise de la journée précédente. Marcher, magasiner et visiter un peu. Mais une surprise était aussi au rendez-vous. Après un détour pour aller dans un centre commercial en peu en retrait du centre pour aller chercher un manteau que L’Autre voulait acheter (et qui lui faisait très bien), mais pas de veine, cette succursale aussi n’avait pas sa taille, nous sommes allés marcher dans Petřin (la colline des amoureux !!!), un beau parc avec de très belles vues sur la ville. Puis une visite du monastère de Strahov, spécialement pour sa bibliothèque aux deux magnifiques salles de Théologie et de Philosophie. Un second passage par le Château avant de revenir vers l’hôtel et chemin faisant faire le premier achat de verres pour L’Autre. Juste avant d’arriver à l’hôtel, c’est là que la surprise est arrivée. Mais permettez-moi un petit retour en arrière. Quand nous avons embarqué pour notre second vol entre Paris et Prague, je faisais la remarque à L’Autre qu’il y avait beaucoup de Québécois à bord de l’avion. C’est rare d’en voir autant lors de nos deuxièmes vols, surtout pour des destinations pas aussi populaires. Néanmoins, il n’est pas rare que nous rencontrions des connaissances lors de nos voyages (surtout L’Autre, c’est quasi une habitudeLa preuve, sur le vol Montréal-Paris, juste deux rangées dernières nous, se trouvait une de ses locataires. Nous aurions pu faire le trajet vers l’aéroport ensemble !!!), il y a un an, nous avions rencontré la nièce de mon amie Christine à Rome. Mais cette fois-ci, ce fut une ancienne amie, Johanne, qui venait tout juste d’arrivée à Prague pour une semaine, accompagnée d’une de ses amies. Comble du hasard, elles logeaient au même hôtel que nous. Je n’ai pas souligné le fait, mais une fois rendu à l’hôtel, L’Autre m’a dit que le lendemain matin, quelle que soit l’heure à laquelle nous irions manger, elles y seraient, ce qui se révéla juste.

Monument aux victimes du communisme au parc Petřin. 
Vue du quartier du château du parc Petřin. 

Procession des reliques de Saint-Norbert, patron fondateur
de l'ordre des Prémontrés - Monastère de Strahov.
Un exemple de crèches de Noël populaires présentées au monastère de Strahov.
Plafond de l'ancien réfectoire du monastère de Strahov.
La salle théologique de la bibliothèque du monastère de Strahov.
La salle philosophique de la bibliothèque du monastère de Strahov.
Au fil de nos promenades - de jour.
La même maison - de nuit.
Scintillement du sapin de Noël sur la place de la Vieille-Ville.

Notre lundi a ressemblé aux deux autres journées.

En descendant du château.
Encore une porte !...

... et une autre, graffitée ?...
... pour mieux comprendre.
"Ancien" logo de la compagnie de téléphone... très Europe de l'Est !

Encore très Europe de l'Est.
Dans une boutique de décoration, absolument fantastique !

Dans une autre boutique, j'aurais bien aimé en acheter
une pour le haut de mon escalier. 

La même collection de chandeliers et de vases que j'ai achetée à Buenos Aires et à Stockholm...
mais pas de chance, ils n'avaient pas ma couleur (sic) ! 
Le canal Certovka entre Malá Strana et l'île Kampa (avec son côté "Venise de l'Est").

Le moulin du Grand Prieuré sur le canal Certovka (le canal du Diable).
On veut tellement passer pour Venise...
qu'on la voit en peinture partout !

Vue du pont Charles et du château.

La gastronomie tchèque ne vaut pas le détour, même que j’ai eu de la misère à digérer ma goulache. Il y a toujours les restaurants italiens, nombreux dans la ville, pour se remettre l’estomac à l’endroit. Mais la meilleure bouffe que nous ayons dégustée était française, au restaurant No Stress Café Gallery. Au demeurant et à défaut d’une bonne cuisine nationale, les Tchèques sont d’une amabilité exemplaire. On est loin de Stockholm. Même si nous nous adressions à eux en anglais, une fois qu’ils nous entendaient parler en français, ils essayent de poursuivre la conversation en français, ou du moins utilisaient toujours les formules de politesse dans notre langue. 


L'Autre et moi, nous nous promenons vraiment partout !
Un scintillant de Bohème pour une église à défaut d'être
 un ornement d'arbre de Noël ou de crèche !
Un enfant chantant des airs de Noël !
Un enfant criant son désespoir !
Art contemporain en guise de signature
et d'enjolivement urbain - 1.
Art contemporain en guise de signature
et d'enjolivement urbain - 2.
Nature automnale enchaînée !
Au revoir de Prague !





7 commentaires:

  1. Magnifique! Voilà qui explique le silence radio des derniers temps.
    Bravo pour la visite à l'opéra. Pas d'oubli malencontreux cette fois-ci. J'espère cependant que tu as eu une petite pensée pour celle qui interprète d'ordinaire "Qué faro senza Eurydice" avec toi.
    Prague semble romantique à souhait, même si on y fait de curieuses rencontres...
    A bientôt peut-être, sur notre propre continent,
    Christine

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  2. Hey Camilo !

    Toujours aussi agréable de te suivre dans tes pérégrinations aussi nombreuses que fascinantes. Tu arrives même à nous mettre dans l'atmosphère de Noël avec des photos "boule neigeuse" tout à fait à propos ! Mignon ! Comment tu fais ça ?

    Merci de nous faire voyager en mots et en images, sans qu'il nous en coûte un sou ! C'est très généreux de ta part...

    J'ai hâte de voir les autres photos !

    Linda XX

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  3. Ouâh!
    Je vois que tu as trouvé la recette du scintillement puisque les nouvelles photos (splendides) en sont agrémentées.
    La nostalgie m'envahit et me fait rêver qu'un conte de Noël se réalisera soudain... Une vraie petite fille aux allumettes.
    Merci pour toutes ces belle images.
    Christine

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  4. Cher Camil,

    Quelle belle inspiration pour nous mettre « illico » dans l'atmosphère de Noël... Tes photos sont magnifiques... « scintillantes » serait plus juste! Merci de partager ça avec nous... qui restons sagement à la maison. J'espère que tu as acheté quelques boules de ta première photo... elles sont craquantes à souhait!
    À bientôt pour ta prochaine aventure...
    Joanne pas de H


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  5. C'est un blog magnifique. Expressif, doté d'images exceptionnelles, empreint de sobriété. Enfant criant son désespoir ressemble vaguement aux oeuvres de Misstic que j'adore.
    Jamais je n'aurai les moyens financiers de voyager à nouveau alors merci infiniment de nous permettre de le faire via ton blog.
    Diane Lanouette, nouvelle lectrice de l'île Valdor.

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  6. Je continue ma visite, je vois des noms qui me font pétiller; Mucha, Kafka etc. Au risque de me répéter c'est vraiment un blog enrichissant; au niveau visuel, j'adore les photos intercalées au hasard (sans doute est-ce délibéré) dans le style graffiti ou "vous attendez un appel." C'est assez rare de voir un blog culturel inclure aussi l'art de la rue. Félicitations encore.
    La promeneuse de l'île.

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    1. Bienvenue Diane dans mes lectrices et bon voyage virtuel !

      À plus !

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