mardi 7 octobre 2014

Milan, Venise, Toscane – Octobre 2012


Accompagnement musical

Un chanteur qui charme par sa voix, qui vous fait fondre par son sourire, qui chante live sur la Piazza del Duomo et nous voici de retour en Italie, à Milan. Une fois L’Autre reparti pour Montréal, je file en train vers la cité lacustre où une pluie automnale rend Venise encore plus attirante et mystérieuse, où flâné seul vous rend un peu nostalgique, mais davantage amoureux. Un détour par la Toscane pour rejoindre des amies à San Gimignano et c’est un tour du chapeau culturel de rêve.

Petite précision avant de commencer. Je continue mon retour sur 2012, tel que convenu au début de cette année. Mais, si j'avais suivi la chronologie des voyages effectués il y a deux ans, cela aurait dû être le tour de l'Australie. Mais un voyage aussi long et si significatif ne peut pas se conter qu'en une seule page de blogue. C'est pourquoi j'ai décidé de passer au suivant, qui, par un hasard, a des affinités avec celui de cet été. 


MILAN




La première fois que L’Autre et moi étions allés à Milan (seulement pour une nuit, à la fin de notre premier voyage en Italie, en 1995), la ville était quasi déserte, car les Milanais l’avaient délaissée, le temps des vacances estivales (nous étions là la première moitié du mois d’août). Les seuls souvenirs que nous en avions gardés étaient ceux d’une ville étouffée par la chaleur, des rideaux en métal des devantures des commerces et des rues désertes. Mais aussi celui d’un agréable souper à la belle étoile sur le parvis d’une église, que nous n’avons même pas su retrouver cette fois-ci. Néanmoins, le désir d’y retourner était toujours présent. La grande métropole d’Italie n’a pas la beauté et le charme d’autres villes italiennes comme Rome, Venise, Florence, mais sait tout aussi séduire ceux qui se donnent la peine de s’y rendre. Est-ce que Milan est la mode ? Peut-être ! Du moins, c’est ce que pensent les gourous de la mode italienne et leurs clientèles très jet-sets. Mais l’année prochaine (en 2015), elle sera sur la sellette, car la ville accueillera la prochaine exposition universelle ayant pour thème Nourrir la Planète. Le Canada n’a toujours pas confirmé sa participation, mais nous serons quand même présents, car le Cirque du Soleil y sera avec un tout nouveau spectacle : Allavita !, spécifiquement développé pour l’événement. C’est à croire que seulement nos clowns prennent au sérieux cette problématique !?! Loin de moi de vouloir faire ici de la politique, mais à moins de six mois de l’ouverture officielle, je pense que les carottes canadiennes sont cuites.

Revenons donc à nos oignons et parlons de Milan, cuvée 2012. Nous avons vu une ville plus ouverte, plus vivante et plus séduisante pour nous faire vibrer ou succomber à ses belles tentations : au premier rang de celles-ci, ses fringues, son architecture et surtout ses saveurs. Déjà d’en parler, cela me met l’eau à la bouche, rien qu’à penser aux comptoirs débordant de produits savoureux de chez Peck (meilleure épicerie fine de Milan, voire d’Italie) ou bien de la corne d’abondance remplie de fruits confits (ou de marrons glacés pour ceux et celles qui aiment ça !... ce qui n’est pas mon cas) ou de chocolats proposés par la boutique Giovanni Galli. J’ai fondu pour les immenses zestes de citron, de citron vert, de pamplemousse, d’ananas, de gingembre, etc… de pures merveilles gustatives. À l’époque, je n’étais pas aussi maniaque pour tout prendre en photo, même si je me remplissais la panse. Aussi, à défaut de vous illustrer toutes ces agapes, je vous invite à aller visiter leurs sites respectifs.

Côté visites, nos souliers se sont beaucoup promenés dans les coins et recoins de la ville. Pour bien débuter et pour se donner de la force, nous nous sommes attablés au restaurant Savini, situé dans les célèbres arcades commerciales Victor Emmanuel II. On se serait cru faisant le Grand Tour d’Italie, à la fin du XIXe siècle. Toute une expérience jusqu’au moment où un groupe de cinq « hommes d’affaires » Russes, rustres et bling-bling à souhait, sont venus s’assoir à la table voisine. Le serveur, avant de prendre leurs commandes, leur a fait part des spécialités du jour, dont un plat de pâtes fraiches à la truffe. Quatre des cinq Russes ont commandé ce dernier. Vous auriez dû voir le décorum lié au service de celui-ci. Suite à la présentation du plat de pâtes appétissantes, le maître d’hôtel est venu lui-même pour leur présenter avec toutes les précautions voulues, la fameuse truffe sur son plateau (on aurait dit la présentation d’une gemme rare) et leur en servir de très fines lamelles sur les pâtes… Aux Russes de demander à celui-ci d’en ajouter et d’en ajouter. Une fois ceci complété, le maître d’hôtel est reparti avec un large, un très large, sourire !! Leur repas terminé, la facture est arrivée sur un plateau d’argent et le sourire des rustres a disparu comme par enchantement. Cela a dû leur coûter la peau des fesses. Je me demandais même, s’ils ne devraient pas laisser sur la table leurs chaînes (un euphémisme pour de vraies amarres de paquebot) et bagues en or pour acquitter la facture !!

Pour vous mettre dans l’ambiance des galeries Victor Emmanuel II, je vous propose de regarder cette vidéo de Savini, une première dans le blogue de Camilo Mondo !!! Vous comprendrez pourquoi nous y revenions constamment, non pas à ce resto, mais bien pour y prendre un Spritz à l’Aperol, à l’une ou l’autre des terrasses du lieu. Santé !


Milan en images…

Une attention toute particulière aux plantes...


... Les Milanais ont le pouce vert !
(Clin d’œil à  mon ancienne carrière... 
les véhicules électriques et non pas le jardinage !)...

 
... Mais ils travaillent sans filet,
comme les artistes du Cirque du Soleil !
Ils sont bons pour être récompensés d'une couronne de laurier.


Voici l'image d'un quartier typique de Milan.

Parfois, on y retrouve un petit air espagnol...

... où un petit air décati !
Joufflu est le Putto milanais.

Des anges aux envolées salvatrices et paisibles.

Où les murs murmurent leurs histoires...

... Où le cor fait écho à la beauté du corps...

... Où les mosaïques florales enrichissent les décors...


... comme les verdures zen et contemporaines des fleuristes design.

Milan, la ville qui enrégimente les âmes perdues...

... ou rend léger l'être qui veut s'élancer ou s'extirper...

... d'un fascisme d'état révolu dont l'unique souvenir s'exprime encore
dans le travertin, devenu poreux, des statuaires architecturaux.

Le port altier des Milanais se retrouve dans leur statuaire...


... comme dans chaque café ou restaurant.

Ce même port altier se retrouve dans le cœur de chaque Milanais !

Les Milanais sont si fiers de leur apparence qu'ils n'ont pas peur de l'étaler au grand jour.

L'avez-vous bien compris ?
Ai-je besoin de le répéter ou de le redémontrer ?


La galerie Victor Emmanuel II - 1.

La galerie Victor Emmanuel II - 2

La galerie Victor Emmanuel II - Des mosaïques exceptionnelles. 

La cathédrale de Milan (parfois surnommée le gâteau de noce par les Milanais).

Une façade peuplée d'une iconographie chargée et variée.


Avec des portes d'entrée illustrant l'Ancien et le Nouveau testament.

Comment ne pas croire, ébloui par tant de beautés !


Je m'en repentirai...

... ou je m'en aérerai les aisselles !

Au final, et en regardant mon choix de photos pour illustrer notre séjour à Milan,
on peut dire que Milan est une ville mâle, une ville masculine...
à l'autre bout du spectre, Venise est, quant à elle,
une ville féminine, une ville enjôleuse, une sérénissime !  


VENISE


Le souvenir de l’ambiance que je garde de mon bref séjour à Venise (deux nuits seulement), prise dans un voile automnal digne d’un mois sombre et pluvieux de novembre même si nous étions qu’en octobre, est comme un souvenir luxe, calme et volupté à l’image du garçon seul, observé sur la plage du Lido, dans le film Mort à Venise. Mais comme le dit Théophile Gautier dans son carnet sur Venise : « le voyageur est un oiseau de passage qui n’a pas le temps d’aimer ».

Primeur pour moi, je suis allé à la Biennale d’architecture de Venise, qui m’a permis d’entrer sur le site de L’Arsenal pour la première fois. Aussi, histoire de flâner, je suis allé passer presque une journée entière dans la Giudecca, l’un des sistieri (quartiers) le plus méconnu de Venise.
« Un jour nous errions à l’aventure dans les recoins perdus de Venise, car nous aimons connaître des villes autre chose que la physionomie officielle, dessinée, décrite, racontée partout, et nous sommes curieux, le légitime tribut d’admiration payé, de soulever ce masque monumental que chaque cité se pose sur le visage pour dissimuler ses laideurs et ses misères. De ruelle en ruelle, à force de passer des ponts et de nous tromper de chemin, nous étions arrivés au-delà de Cannaregio [Giuddecca], dans une Venise qui ne ressemble guère à la Venise coquette des aquarelles. Des maisons à demi-écroulées, aux fenêtres fermées par des planches, des places désertes, des espaces vides où séchaient des linges sur des cordes et jouaient quelques enfants déguenillés, des plages arides sur lesquelles des calfats radoubaient des barques dans d’épais nuages de fumée, des églises abandonnées et fracassées par les bombes autrichiennes, dont quelques-unes étaient venues éclater sur cette limite extrême, des canaux à l’eau verte et lourde, où surnageaient des paillasses vidées et des détritus de légumes, formaient un ensemble de misère, de solitude et d’abandon d’une impression pénible. – Les villes factices et conquises sur la mer, comme Venise, ont besoin de richesse et de splendeur ; il faut tout le luxe des arts, toutes les magnificences de l’architecture, pour consoler de la nature absente. »

Venise – Théophile Gautier

Venise en images…

  Mais où sommes-nous ?

Sommes-nous le jour où la nuit ?

Sommes-nous en train d'être absorbé par un trou noir ?

Venise se décompose-t-elle ?

Sommes-nous rendus que des codes QR ?
Au secours ! Sortez-moi d'ici !
N'ayez crainte, nous sommes seulement à
la Biennale d'architecture de Venise. 


Bassin couvert de L'Arsenal.

Où l'architecture et l'histoire deviennent prétextes pour des installations contemporaines.

À les voir, elles ne se doutent certainement pas de l'effervescence qui se passe derrière ces murs.

Couleurs d'automne à Venise !


Le communisme pieux des Vénitiens... Tellement italien !

Portes !

Venise la maritime... 

... peut être parfois tranquille...

... et en équilibre avec son milieu ! 

On la pensait et la voulait utilitaire et pratique pour les Vénitiens...

... ou inspirante pour les artistes...

... mais elle devient de plus en plus intrigante ou d'une outrecuidance sans gêne.

Sera-t-il possible de voir ceci encore longtemps ?

Revenons dans la ville... 

... pour aller chanter nos tristes élégies sous le Point des soupirs...

... avant de reprendre la barque pour la Giudecca !

Un vignoble dans la Giudecca ?

Si vous ne me croyez pas, on peut aller à la pêche !...

... ou vous pouvez toujours demander confirmation
auprès de ce petit Bacchus !

À deux, ils ne peuvent pas être dans l'erreur ! 

Dans ma déroute, je me suis cogné le nez sur une porte...

... sur un grillage...

... et sur une autre porte ! 

À l'éclairage d'une simple lampe...  

... j'ai pu éviter les pièges du labyrinthe des ruelles...


... et des terrasses improvisées... 

... pour finalement trouver mon chemin jusqu'à l'atelier de Fortuny.
Ce parcours labyrinthique dans la Giudecca... 

... m'a aussi fait longer des murs aux briques couleur sanguine... 


... m'a fait voir des masques magnifiques... 

... pour encore réaliser que l'art se cache et se trouve partout.

La simplicité est belle et fait sourire le voyeur que je suis.

"Pensant à vous"...

... je vous offre ce bouquet de fleurs. 
J'ai un dilemme et je m'en remets à vous !
Laquelle choisir ?   Mon cœur balance !
Saurez-vous me guider dans mon choix ?
Voici : ...
... Celle-ci ?...

... ou celle-là ? 

J'ai besoin de vous pour me soutenir, pour me supporter !

Un ange vous le rendra au centuple !

SVP, répondez-moi rapidement, car je m'assombris dans ma peine...

... mes pleurs et mon chagrin me défigurent.














Petite pause automnale.















Mon délire de photographe m'a presque fait oublier que j'étais à Venise !

Vite ! un peu de couleurs pour m'égayer.

Une gondole et ma sérénité revient.

Deux gondoles et c'est l'amour fou.

Que leurs atours peuvent plaire...


... ou montrer leur origine et leur appartenance à la Sérénissime.

Détail d'un motoscafo (le bateau-taxi de Venise).

Quand la bourrasque s'en prend à l'emblème de Venise.

Tellement Venise !

Ma Salute préférée !

Un des fiers gardiens de Venise.

Venise, ville d'art actuel.

Le centre du cosmos au centre de Venise.

Nous avons hâte au Carnaval !
En allant manger dans un de nos restaurants préférés,
le MURO Frari, juste au bout de l'allée à gauche.

Ambiance de rêve, quand la belle dort.

Je rêverai à toi ! 

LA TOSCANE


Vestige étrusque
à Volterra.
Opportunisme de voyage, je suis allé rejoindre une amie voyageant avec une de ses amies, accompagnée de sa fille, pour passer quelques jours avec les trois dans une villa située à un jet de pierre de San Gimignano. Qui ne rêve pas de passer quelques jours dans une villa toscane ?
La villa, le paysage, la localisation étaient plus que parfaits, mais l’ambiance discutable !
Je suis allé à Florence avec elles, où j’ai terminé la lecture d’un roman, assis dans un parc près de l’Arno, au lieu de visiter cette si belle ville. J’avais besoin de m’aérer la tête et l'esprit afin de pouvoir poursuivre mon séjour. Nous sommes allés nous promener dans le Chianti, où j’ai été le seul à apprécier l’excellente bouffe au Castello di Brolio (si agréablement répétée cet été avec L’Autre). En guise de prix de consolation, je me suis acheté ma première tête, le buste d’un jeune garçon, une copie d'une oeuvre d’Andrea della Robbia, à San Gimignano. Réussir un bon voyage est aussi difficile que de réussir un bon dessert, tout est affaire de chimie entre les éléments. Parfois, cela crée des miracles (on parle alors d'alchimie réussie) et parfois cela est explosif (on parle alors d'un long chemin de Damas). Au demeurant, cela n’a entaché en rien mon amour de la Toscane, qui demeure tout aussi prégnant. 
« Ô ! que je me suis ennuyé de la solitude de Venise et de la connivence de L'Autre ». 

La Toscane en images…



San Gimignano vue de notre villa... ou presque !

Vue rapprochée de la ligne de "gratte-ciel" de San Gimignano.

Fruits de notre jardin !

Nous sommes aussi allés à Volterra.

Volterra - Vestiges romains.

Volterra, ville de l'ambre.
Petit matelot que j'ai laissé sur la tablette.
L'état dans lequel je me sentais.
Quel ange généreux viendrait me secourir ?

Car j'étais en train de me vider de mon essence.


Dans le Chianti, des fleurs pour ma tombe !

Au moins, je n'aurai pas été le seul à se casser le nez en Toscane cet automne-là !

Autoportrait.

Qu'est-ce que je fais ici ?
Eh oui ! on voit aussi de ça en Toscane.



Ciao !






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