mercredi 26 juin 2013

Argentine – 1er au 11 mars 2013.

Quand vous avez une semaine de relâche et que vous prenez trois jours d’extra pour faire un voyage aux antipodes, pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ? Au lieu d’avoir un vol quasi direct (avec un ou deux arrêts tout au plus), pourquoi ne pas faire une run de lait en 4 vols (avec 3 compagnies aériennes différentes et    2 pays de transit) à l’aller et en 5 vols (avec 4 compagnies aériennes différentes et  3 pays de transit) au retour. Prendre 30 heures pour aller et 30 heures pour revenir. C’est ce que nous avons vécu grâce à mes points Aéroplan !!! De ce qui devait se faire en classe affaire a fini, pour certains vols, en classe toutou. Une grande chance que nous n’avions pas de bagages enregistrés, parce ce que je pense qu’on  y serait pas arrivé et que nous serions encore à chercher nos valises !!! Une chance aussi que l’on voyage un tout petit peu, car l’expérience nous a fait éviter le pire et surtout ne manquer aucun vol.     Un petit conseil : vérifiez deux fois plutôt qu’une si vous avez besoin d’un visa pour entrer dans un pays (et dans bien des cas acheté à l’avance et non pas à votre arrivée à l’aéroport de votre destination), car vous risquez fort bien ne pas pouvoir prendre l’avion… situation encore plus embarrassante, quand vous êtes en transit dans un pays qui lui aussi vous demande un visa pour pouvoir entrer dans celui-ci, même si vous ne voulez pas y entrer !!!

Étape I – New York
Comme nous n'avons pu bénéficier de mes points Aéroplan, qu'à partir de New York, il nous fallait donc s'y rendre par nos propres moyens... et pourquoi pas y aller en avion et y passer une journée en attente du vol de nuit pour Buenos Aires. Nous sommes arrivés à New York, vers 9 h 30 du matin. L'Autre voulait aller dans une succursale du magasin Chrome, une boutique originaire de San Francisco et spécialisée dans la fabrication de sacs en bandoulière et vêtements pour les coursiers à vélo. Il voulait s'acheter un sac qu'il n'avait pas acheté la première fois, lors de notre voyage à San Francisco, en janvier 2012. BRAVO ! Il l'a acheté cette fois-ci, mais avec un peu d'aide de ma part pour le convaincre. De mon côté, je voulais faire un saut dans une des boutiques de Restoration Hardware, mon magasin préféré de décoration intérieure. Dans nos promenades nous avons aussi trouvé par hasard la succursale new-yorkaise de Eataly. Pour en savoir davantage, allez voir ma page sur Rome.


Étape II – Buenos Aires
Malgré les aléas des vols aériens, nous sommes finalement arrivés à Buenos Aires, pour la deuxième étape du voyage. Nous avons logé à l’hôtel Room Mate – Carlos Buenos Aires, situé à cheval entre les quartiers San Nicolas et Montserrat. C’est un hôtel-boutique, se voulant branché auprès de la clientèle In (pour ne pas dire jeune). Sur le site Internet, leur philosophie se lit comme suit : « Habituellement, séjourner dans un hôtel se limitait à y dormir et à en ressortir en courant... pour cette raison, nous avons créé des espaces dont la décoration ne laisse personne indifférent, qui vous invitent à y passer de bons moments et où vous pouvez de plus vous sentir comme si vous étiez chez un ami ». C’était notre deuxième expérience dans l’un des hôtels de la marque Room Mate (la première fois étant à Madrid, en novembre 2010). Aussi pour ne laisser personne indifférent, ils ont tout à fait raison. Vous savez, j’aime bien le design et je trouve toujours intéressant qu’un hôtel ne ressemble pas à tous les autres… ce qui est souvent le cas, d’où la raison d’essayer des nouvelles places, sortant du standard. Mais ce n’est pas parce qu’on pense qu’on a du génie que le résultat final est de bon goût et qu’il va durer plus longtemps que le temps d’une saison. En effet, même après deux – trois années d’existence, un hôtel peut devenir facilement suranné. C’était le cas à Buenos Aires, comme à Madrid. Notre chambre (avec le lit sur une mezzanine), était assez impressionnante dès lors que nous y avons pénétrée (voir photo en haut à droite). La vue sur l’avenue du 9 de Julio était belle (une vraie « Room With a View »), surtout pour apercevoir la murale représentant Eva Perron. Une minuscule salle de bain (on peut vivre avec… mais seulement une personne à la fois), une kitchenette (avec des accessoires et couverts, que pour une personne !!!) et des portes françaises sur toute la hauteur de la pièce (très apart parisien, mais il fallait se battre pour tenter de les ouvrir et encore plus pour les refermer). Mais ce qui nous a le plus surpris, c’était l’état des lieux : des murs peints pleins de marques, d’éraflures, de saletés (difficilement nettoyables, car on a utilisé une peinture matte – sûrement le « choix du décorateur !?! » – qui donne de la profondeur à la couleur, mais aussi atténue les irrégularités des surfaces, souvent inévitables lors de la rénovation de vieux bâtiments) ; du mobilier esquinté, taché ; des luminaires et abat-jours en équilibre précaire ; des miroirs ébréchés ou cassés ; etc. Tout ceci pas uniquement dans notre chambre, mais bien dans tous les lieux publics de l’hôtel : réception, bar, restaurant (les tables y étaient si bancales, qu’il était presque impossible de ne pas renverser le contenu de sa tasse). Pensez-vous que nous avons aimé ? Je ne crois pas que j’ai à répondre. Et pour suivre leur philosophie, nous n'avons dormi là que deux nuits et sommes ressorti en courant pour réserver un autre hôtel pour la deuxième partie de notre séjour à Buenos Aires.



Mais visiter une ville ne se limite pas qu’à regarder la couleur des tentures de sa chambre d’hôtel. Nous avons passé la journée du dimanche à nous promener dans les quartiers San Telmo et La Boca, les deux plus vieux quartiers de la ville. Cela tombait bien, car le dimanche se tient la Feria de San Telmo, sur la rue Defensa, un immense marché aux puces sur près de deux kilomètres. On y trouve un peu de tout (tee-shirts, souvenirs, CD de tango, bouffe, accessoires à maté, vêtements, articles de cuisine, articles de maison, artisanat, tableaux, bijoux, etc.), mais surtout des antiquités vendues sur la rue, comme dans les nombreuses boutiques d’antiquaires et de brocanteurs. Le tout accompagné d’airs de tango comme musique de fond (avec les airs célèbres de Carlos Gardel)… et du spectacle d’orchestres ou de danseurs de rue. Ce marché, tout en couleur, est autant fréquenté par les touristes que par les Porteños (les habitants de Buenos Aires). Mais le quartier San Telmo (collé au centre-ville), n’est pas que sa Feria dominicale, c’est aussi un quartier qui semble hors du temps, comme dans une sorte de purgatoire. Tout se côtoie ici : de magnifiques immeubles d’époque (XIXe s. – ancien quartier bourgeois de la ville, avant l’épidémie de fièvre jaune, en 1871) le plus souvent délabrés, voire à l’abandon, terrains vacants, des stationnements, des clubs de tango, des cafés, des immeubles résidentiels des années 70 ou 80, des panneaux publicitaires ou des enseignes avec du graphisme et de la typographie de style fileteado (typiquement Porteños - j'ai beaucoup aimé !), quelques insertions plus ou moins récentes et réussies, des églises et autres institutions, etc. En somme, un quartier bigarré, mais où l’âme artistique et bohême du vieux Buenos Aires est encore bien vivante et vraie (ceci nous a fait vibrer et nous a mis au diapason de la ville)… mais pour encore combien de temps ?? L’embourgeoisement du quartier (la gentrification, comme diraient nos amis anglophones), avec l’arrivée de plus en plus d’adresses branchées, commence à se faire sentir. Malgré tout et on le répète, on a beaucoup aimé !

San Telmo - Immeuble voisin de notre 2e hôtel.
San Telmo - Boutique vendant des lettres récupérées d'anciennes enseignes.

La Feria dominicale de San Telmo.
San Telmo - boutiques d'antiqués et de bric-à-brac.

San Telmo - Illustration de la passion Porteños - Le tango.
Mafalda, célèbre représentante de San Telmo.
Panneau publicitaire en style Fileteado, typiquement Porteños.

Murale glorifiant la Boca Junior.
Après San Telmo, nous sommes allés visiter La Boca, l’ancien quartier portuaire de la ville. Ce quartier populaire est plus délabré et pauvre, mais peut-être encore plus vrai que le premier. Pour les amateurs de foot, c’est le quartier mythique où se trouve le stade de La Bombonera, résidence de l’équipe Boca Junior (l’équipe dite populaire, dont faisait partie Maradonamoi qui ne connais rien dans les sports, je connaissais ce joueur !?!), l’une des deux meilleures équipes de soccer du pays (l’autre étant River Plate, considérée l’équipe des bourgeois)… et du monde, pour les Porteños. Nous étions dans le quartier vers la fin de l’après-midi et il était clair qu’un match était prévu en soirée. Il était impressionnant de voir les équipes de dizaines de policiers, habillés en uniformes anti-émeute, se positionner dans pratiquement tout le quartier et de mettre des clôtures pour « diriger », selon deux itinéraires, le flux des spectateurs supporteurs de chacune des deux équipes. J’avais l’impression d’assister à un préambule d’attaque entre hooligans des deux clans, comme on peut le voir en Angleterre. Mais c’est vrai que le caractère latin des Argentins peut aussi être explosif. On n’est pas resté sur place pour voir la « fête » commencer.

La Boca c’est aussi un quartier d’art – art populaire, art naïf – mais bohème et encore plus basique (comme aime à dire nos amis Français) que San Telmo. La plus belle expression de ceci est le Caminito, petite rue au cœur d’un ensemble de maisons et bâtiments bariolés… et majoritairement délabrés, que la municipalité a essayé de revamper en y ajoutant une sculpture ou deux, des restaurants, des bars et des boutiques pour touristes. On y vient pour une heure ou deux (maximum) pour prendre des photos, possiblement y manger si l’on se fait harponner par les rabatteurs d'un des nombreux restaurants. Halte obligatoire de toute visite guidée de la ville, c’est une enclave sécurisée dans un quartier pauvre et malfamé, comme aime le rappeler les guides de tourisme. Au demeurant, ce qui est le plus beau, c’est justement de s’y promener à l’extérieur de la zone protégée et d’y découvrir une vie de quartier sans « gloss » ni verni, mais néanmoins remplie de couleurs.


La Boca - Art mural dans le Caminito.
La Boca - Paysage urbain.
La Boca - Une invitation à entrer !

La Boca - Graffiti du David de Michel-Ange, buvant du maté. 
(In Boca al lupo : jeu de mot voulant dire - Dans la gueule du loup.)
La Boca - Murale typique du quartier.
(Murga de la Boca : Fanfare de La Boca.)

Pour terminer notre première étape à Buenos Aires, nous sommes allés manger dans San Telmo au Sagardi, un restaurant d’un chaîne espagnole où l’on sert des Pintxos, des tapas version Basque. L’ambiance de la section taverne (de même que la partie restaurant, où nous ne sommes pas allés) était chaleureuse et le personnel très accueillant. Les vins, servis au verre ou à la bouteille, étaient très bons. Les bouchées chaudes ou froides étaient très variées, généreuses et savoureuses. Quand vient le temps de la facture, tout se fait sur le nombre de verres servis et le nombre de cure-dents que vous avez dans votre assiette. Formule simple et peu chère. Il y avait un petit goût de revenez-y.


Étape III – Les chutes d'Iguazú
Un autre petit saut de près de deux heures en avion et nous voilà arrivés aux chutes Iguazú, dans la province de Misiones au nord-est de Buenos Aires. Iguazú, la « grande eau » en langue guarani, porte bien son nom. C’est un peu en ayant en mémoire la musique du film The Mission, que j’ai aperçu les chutes pour la première fois du hall d’entrée de notre hôtel, le Sheraton, situé en plein cœur du parc national d'Iguazú, classé sur la liste des sites du patrimoine mondial de l'Unesco. Les chutes se situent de part et d’autre de la frontière argentine et brésilienne, car la rivière Iguazú sert de frontière entre les deux pays. Cependant les chutes sont principalement situées du côté argentin, pour notre plus grand bonheur, même si du côté brésilien il y a un belvédère avec une vue imprenable de la Garganta del Diablo (Gorge du diable). Nous avions pensé faire les deux côtés (argentin et brésilien) mais nos aventures aéroportuaires du début du voyage et le coût des visas (75 $ par personne) nous ont « calmé le pompon ».

À défaut de faire les deux côtés, nous avons eu amplement de temps pour bien explorer tous les sentiers du côté argentin et de bien s’imprégner de la majesté du site. Nous sommes retournés une deuxième fois sur l’île Saint-Martin pour aller y cueillir des roches de toutes les couleurs (dans certains cas on aurait dit des agates) pour mon amie Joanne. Au lieu de vous en parler davantage, je vous laisse regarder les photos qui parlent d'elles-mêmes.


Les chutes Iguazú, du côté argentin
Les chutes Iguazú, du côté brésilien (à gauche) et la Gorge du Diable (au fond). 
Les chutes Iguazú, du côté brésilien. 
Les chutes Iguazú - Une faune colorée. 
Les chutes Iguazú - Une flore luxuriante.
Étape IV – Buenos Aires
De retour à Buenos Aires pour les quatre derniers jours du voyage en Argentine, nous avons logé à l’Axel Hotel dans San Telmo. C’était mieux que l’hôtel précédent, mais je n’ai pas le goût de m’étendre sur le sujet. Comme tout bon touriste, nous avons poursuivi notre visite des différents quartiers de la ville : Ritero, Recoleta (où se situe le cimetière du même nom et où repose le corps de Maria Eva Duarte Perón, mieux connue sous le nom d’Évita – ON A BIEN AIMÉ !) et Palermo. Cependant, nous n’avons pas pu retrouver cette atmosphère que l’on avait tant appréciée lors de notre première journée passée dans la ville. C’était comme si nous n’arrivions pas à sentir la ville, à vibrer avec elle. On dit souvent de Buenos Aires que c’est un peu l’Europe transplantée en Amérique du Sud. Un esprit italien dans un décor parisien. Oui, peut-être, je veux bien, mais ce que je voulais sentir et vivre c’était l’esprit Porteños. Si je veux voir l’Italie ou Paris, je peux y aller quand je veux. À l’exception du tango, de San Telmo et en partie de La Boca, c’est comme si la ville n’avait pas d’âme propre. C’est comme si, pour la « vendre », il fallait la comparer et dire qu’elle est comme… un ailleurs, qu’elle n’est pas !! Montrez-moi la réalité (la beauté comme la laideur) et si c’est vrai, je vais l’aimer. Si mon professeur d’espagnol, qui était de Buenos Aires, lisait ces lignes, il serait tout chamboulé. Désolé, mais tant pis pour lui !! Buenos Aires, qui était pour moi une destination de rêve, n’aura plus cet aura qui me la rendait tant désirable. Cela met même en péril mon désir de me rendre en Patagonie, mais mon amour des contrées lointaines me fera peut-être changer d’idée à nouveau. Espérons-le !!


Cimetière de la Recoleta - Un ange.
Cimetière de la Recoleta - Intérieur d'un tombeau - 1.
Cimetière de la Recoleta - Intérieur d'un tombeau - 2.
Cimetière de la Recoleta - Intérieur d'un tombeau - 3.
Cimetière de la Recoleta - Portes d'un tombeau.
Cimetière de la Recoleta - Un chérubin de pierre.
Buenos Aires - Graffiti dans Palermo Viejo.
Buenos Aires - Graffiti-murale dans Centro.
Buenos Aires - Graffiti dans San Telmo.


Étape V – New York
Comme à l'aller, nous avons passé une journée à New York au retour. Encore une fois retour chez Chrome, car L'Autre voulait des souliers (ils n'avaient pas sa pointure la première fois), mais dix jours plus tard, ils ne les avaient toujours pas !! Il trouvera néanmoins chaussure à son pied à Rome (en juin). Nous avons fait aussi un saut pour voir le nouveau World Trade Center, quasi à sa pleine hauteur. En passant par le Place World Financial Center nous avons vu une magnifique exposition de photographies de déserts de George Steinmetz (voir aussi la page sur Washington DC).






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